Le Bureau central de la statistique néerlandais a publié ce mercredi 21 novembre le rapport sur l’intégration. A la demande de ministère des Affaires sociales et de l’emploi, le bureau publie ce rapport qui dresse un état des lieux en matière d’immigration, d’émigration et d’intégration.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, le rapport souligne tout d’abord que «la population néerlandaise non issue de l’immigration évolue lentement en raison de l’afflux de migrants». A cela s’ajoute qu’au 1er janvier 2018, près du quart de la population (23%) de la population néerlandaise était issue de l’immigration, soit une hausse de 1% en comparaison avec 2015.
Cette hausse a été principalement enregistrée grâce aux enfants nés aux Pays-Bas, mais de parents issus de l’immigration, précise la même source. Ainsi, les enfants sont principalement d’origine marocaine, surinamaise, antillaise ou turque. Ils sont ce qu’on appelle cette «deuxième génération», qui représente environ 14% des naissances recensées aux Pays-Bas en 2017.
Marocains et Néerlandaises ne font pas bon ménage
Etant donné que le rapport se penche également sur l’intégration des personnes issues de l’immigration, le bureau de statistiques s’est également intéressé aux mariages mixtes. Le bilan est assez mitigé.
Tout d’abord le premier chiffre apporté par le bureau des statistiques est que 44% des mariages entre femmes néerlandaises et hommes d’origine marocaine ou turque sont dissous au bout de huit ans de relation. A contrario, le rapport souligne que les couples où «les partenaires ont les même origines sont aussi stables que les couples formés par deux Néerlandais».
Revenons à cette deuxième génération, qui selon le rapport a toujours plus d’enfants que la première génération : vient ainsi l’étape cruciale de l’éducation des enfants d’origine marocaine installés aux Pays-Bas. Le rapport souligne en premier lieu une «forte augmentation de la jeunesse maroco-néerlandaise diplômée de l’enseignement supérieur».
De plus, le nombre de jeunes maroco-néerlandais inscrits dans les parcours VWO et HAVO ont augmenté de 20% au cours de 12 dernières années. Il est à préciser, que le parcours élitiste de VWO garanti l’accès à l’université et celui du HAVO permet de poursuivre ses études dans des universités techniques.
Autre donnée soulignée dans le rapport : l’apprentissage de la langue de Shakespeare, qui dans le cas des enfants issus de l’immigration reste supérieur au taux de maîtrise chez les élèves d’origine néerlandaise.
Abandon scolaire et chômage
Cependant, le taux d’abandon scolaire chez la communauté marocaine est important à analyser. En effet, le fléau de l’abandon scolaire touche considérablement toutes personnes dites «d’origine», qui quittent plus souvent l’éducation prématurément que les élèves néerlandais.
Cela se répercute sur la proportion de jeunes âgés entre 18 et 25 ans et sans qualification de base. En ce qui concerne les garçons d’origine turque ou marocaine, elle s’élevait à 18,8% en 2017, ce qui est tout de même une baisse considérable si on compare avec la situation enregistrée il y a dix ans, lorsqu’un taux de 27% était enregistré. La gente féminine d’origine marocaine ou turque se distingue par un taux inférieur et qui ne représente que 6,1%, une baisse de plus de la moitié en moins de dix ans (18%).
Concernant le chômage qui a frappé de plein fouet la communauté d’origine marocaine, il est toujours aussi élevé. En effet, durant la crise, le taux de chômage le plus important était principalement enregistré parmi les personnes d’origine marocaine. Une fois de plus, le rapport affirme que les personnes d’origine marocaine sont les moins susceptibles d’avoir un emploi. Preuve en est de ce chiffre accablant qui oscille les 54%.
Pire encore, seulement 39% des femmes d’origine marocaine âgé de 20 à 65 ans travaillent. Quant aux hommes d’origine marocaine et turque, 66% disposent d’un travail rémunéré ou de leur propre entreprise comme principale source de revenus en 2016.
Le plus haut taux de criminalité chez les jeunes
Hommes et femmes dépendent encore des prestations sociales, même si entre 2016 et 2017 cette dépendance a légèrement baissé. La baisse se fait grâce notamment à la deuxième génération qui elle, dispose plus souvent d’un travail rémunéré que leurs aïeux. Ils bénéficient principalement des allocations au chômage, des pensions d’invalidité ou de retraite.
L’autre point abordé sommairement dans ce rapport est le taux de criminalité chez les communautés étrangères installées aux Pays-Bas. Le rapport affirme que les hommes issus de l’immigration sont cinq fois plus susceptibles d’être suspectés d’un crime que les femmes elles aussi issues de l’immigration.
Chez les jeunes adultes âgés de 18 à 25 ans, la proportion de suspects est la plus importante enregistrée dans le pays. En effet, le rapport parle d’un taux de plus de 7,8% chez les jeunes d’origine marocaine, ce qui est deux fois plus que l’ensemble de communautés issue de l’immigration (4,4%) et cinq fois plus que les personnes d’origine néerlandaise du même âge (1,6%).