Nouveau rebondissement dans la plainte déposée, en juin dernier, par le républicain Elliot Broidy contre plusieurs personnalités aux Etats-Unis, dont le diplomate américain Jamal Benomar. La semaine dernière, le gouvernement américain a officiellement réagi à cette affaire, affirmant que Jamal Benomar «bénéficie de l’immunité diplomatique».
«Un coup porté à la campagne judiciaire de Broidy contre le Qatar et les individus qui, dit-il, auraient piraté son e-mail et fuité des documents à la presse», rapporte le média américain NBC News.
Elliot Broidy poursuit Jamal Benomar et l’accuse d’être un «acteur clé dans un stratagème qatarien pour pirater ses courriels et les distribuer aux journalistes américains». NBC News rappelle que les courriels volés ont révélé que Broidy avait tenté de faire accepter au président Donald Trump des contrats lucratifs pour sa société de sécurité privée avec l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, principaux rivaux du Qatar. Le Qatar nie toute implication dans ce piratage informatique.
Un porte-parole de l'ambassadeur américain auprès de l'ONU, Nikki Haley, dont le bureau supervise la reconnaissance des diplomates étrangers aux Etats-Unis, a déclaré que ce département «avait examiné l'accréditation par le Maroc de Jamal Benomar et sa demande d'immunité afin de s'assurer qu'elle respectait les exigences du droit américain et du droit international». «Sur la base de ces informations, nous avons listé Jamal Benomar comme personne bénéficiant des privilèges et immunités diplomatiques», a déclaré le bureau de Nikki Haley, connu sous le nom de Mission des États-Unis auprès des Nations Unies, dans une déclaration écrite transmise au tribunal de New York le 14 novembre.
«L'affaire doit être classée», a affirmé l’avocat du diplomate marocain, Abbe Lowell.
Benomar poursuivi à cause de son travail de diplomate ?
Dans sa réponse à la plainte déposée à son encontre, adressée au tribunal de New York après la plainte déposée à son encontre, le diplomate Jamal Benomar, qui bénéficie du titre de ministre plénipotentiaire auprès de la représentation diplomatique du Royaume du Maroc à New York, avait affirmé dans une longue déclaration écrite qu’«au nom du Maroc, [sa] responsabilité a été de promouvoir la paix et le dialogue avec d’autres parties de la région» au lendemain de la crise ayant été déclenchée entre le Qatar et les autres pays du Conseil de coopération du Golfe.
«Des responsables marocains m'ont demandé conseil sur la manière de mettre fin à la crise. J'ai proposé plusieurs idées qui pourraient atténuer les tensions», explique-t-il. Celui-ci indique avoir «fourni des conseils de politique étrangère à plusieurs acteurs régionaux, dont le Qatar».
Le diplomate a affirmé être «titulaire d'un passeport diplomatique valide, délivré par le Royaume du Maroc et d'un visa diplomatique G-1 valide, délivré par les États-Unis le 1er novembre 2017». Il précise avoir saisi les autorités américaines pour une confirmation de ses titres diplomatiques afin de mettre fin au harcèlement dont il a fait l’objet suite à ladite plainte.
Jamal Benomar déclare, à la fin de sa lettre, être «convaincu que le harcèlement et la campagne médiatique contre [lui] soient le résultat de [son] travail à l’ONU et en tant que diplomate marocain». «Ils ont trait à certaines des politiques que j’ai préconisées en ce qui concerne les questions relatives au Yémen et aux pays du CCG», conlut-il.
Reste à savoir si la justice américaine, qui se prononcera le mois prochain sur cette affaire aux contours très flous, jugera recevable ou non la plainte déposée contre Jamal Benomar par le républicain, sachant que ce dernier n’en est pas à sa première plainte rejetée par la justice américaine.