Le mardi 13 novembre, le secrétariat général du PJD annonçait son projet de visiter des partis algériens en vue d’aborder l’appel royal au dialogue lancé lors du discours de la Marche verte. Deux jours après, les réponses des formations islamistes du voisin de l’Est sont tombées.
Le Mouvement Ennahda, réputé proche du pouvoir notamment après l’éviction de son fondateur Abdellah Djaballah en 1998, a exprimé des réserves sur l’initiative de la Lampe. Son secrétaire général, Mohamed Doubi vient de donner une autre preuve de cette proximité. «Je pense que cette méthodologie prônée par ce parti marocain ne l’amènera pas à ce qu’il souhaite. S’il veut atteindre certains résultats probants, il doit prendre une initiative dans un cadre formel par le biais du gouvernement qu’il dirige», a-t-il expliqué dans des déclarations au quotidien Echorouk.
Pour le leader d’Ennahda, «les partis n’ont pas la capacité de prendre des décisions engageant les deux pays». Rappelant les «problèmes historiques et les raisons objectives de fermer la frontière», Mohamed Doubi déclare que les Algériens sont «préoccupés par la sécurité de [leur] pays et de [leur] frontières et par la stabilité de [leur] patrie».
Un avis partagé par le FJD
Une autre composante de l’islamisme politique en Algérie, à savoir le Front pour la justice et le développement, formé en 2011, a également pris ses distances avec le projet des frères d’El Othmani.
«Le Maroc doit d’abord mettre fin à la tension» a précisé son député Souleiman Chennin au journal algérien Echourouk. Et d’ajouter que l’initiative du PJD «n’est pas conforme avec l’approche du mouvement» algérien, soulignant que son parti «apprécie les positions de la diplomatie algérienne, qui a toujours prouvé son efficacité et sa crédibilité».
Le député a émis, d’ailleurs, le vœu que le parti de Lampe puisse «surmonter la position officielle du royaume sur la question du Sahara» et qu’il ne «reste pas prisonnier de l’unilatéralisme et accorde par conséquent aux sahraouis leurs droit à l’autodétermination conformément aux résolutions de l’ONU et à la légalité internationale».
L'«exception» MSP
Le secrétaire général du Mouvement pour une société de paix (MSP), Abderrazak Makri est le seul à avoir saluer l’appel du roi Mohammed VI à un dialogue franc avec les Algériens. «De telles initiatives favoriseraient l’intégration économique entre les deux pays, ouvriraient la voie à de meilleures relations entre les deux parties et renforceraient le principe de bon voisinage», a-t-il confié au média algérien.
Néanmoins, il a vite contrebalancé ses éloges par réaffirmer son soutien au «droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination».
Makri s’est dit disposé à rencontrer les dirigeants du PJD sans la moindre condition. Et de rappeler que les liens de coopération entre les deux formations sont «anciens». «Nous sommes pour l’ouverture des dialogues et prêt à rencontrer tout le monde», a-t-il répondu aux questions du quotidien Echourouk.