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Grand Angle

Lobbying : Un conflit d’intérêt impliquant le Maroc aux Etats-Unis ?

Un média américain a révélé, lundi, qu’un conflit d’intérêt a eu lieu au sein du Congressional Morocco Caucus aux Etats-Unis. Un de ses membres est le frère d’un lobbyiste ayant travaillé pour le compte du royaume.

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Le congrès américain. / Ph. DR.
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A travers le Moroccan American Center for Policy (MACP), le royaume du Maroc aurait embauché l’ex-membre du Congrès américain, Lincoln Diaz-Balart, de 2012 à 2017, dépensant ainsi près de 1,2 million de dollars.

L’information a été rapportée lundi par CBS Local. Dans une enquête, ce média américain pointe du doigt un conflit d’intérêt ayant eu lieu entre Lincoln Diaz-Balart, directeur du Western Hemisphere Strategies (WHS), et son frère Mario Diaz-Balart, membre du Congrès américain et membre-fondateur du Congressional Morocco Caucus, un groupe de législateurs américains créé en 2011 au sein du 112e Congrès des Etats-Unis.

«Jusqu’à juillet 2017, la société de Lincoln, Western Hemisphere Strategies, a fait du lobbying pour le compte du royaume du Maroc», indique CBS Local. Comme il le fait à Taïwan, Mario Diaz-Balart a plaidé pour un Congressional Morocco Caucus, dont il a été coprésident. Seulement, il aurait été à la tête des Caucus des deux seuls pays que son frère aurait représentés en tant que lobbyiste.

Lincoln Diaz-Balart aurait commencé à travailler pour le compte du Maroc en juillet 2012, avec un contrat formel signé en janvier 2013, selon des dossiers déposés au ministère de la Justice. C’est à partir de 2012 que le Moroccan American Center for Policy (MACP), société à but non lucratif créée aux Etats-Unis, aurait commencé à verser la somme de 20 000 dollars par mois à la société WHS.

Mario (g) et Lincoln Diaz-Balart. / PhotomontageMario (g) et Lincoln Diaz-Balart. / Photomontage

Un accord signé en 2013 et rompu en 2017

Selon l’accord, le lobbyiste devait rendre des services afin d’«influencer positivement les relations entre le Maroc et les Etats-Unis». Le contrat énoncerait également que «les deux parties comprennent et conviennent que WHS ne s’engage pas dans des activités de plaidoyer auprès du représentant américain Mario Diaz-Balart ou de son personnel».

Pour confirmer ces informations, le média américain a pris contact avec Edward Gabriel, ancien ambassadeur américain au Maroc de 1997 à 2001. Il figure aussi en tant que directeur exécutif de la MACP. Ce diplomate reconnaît avoir embauché Lincoln Diaz-Balart, car il est «très impliqué dans les affaires internationales». Mais sur le conflit d’intérêt entre le dirigeant de WHS et son frère au Congrès, Edward Gabriel réfute ces allégations.

Ce dernier précise que la «seule raison» pour laquelle l’accord de lobbying de Diaz-Balart a pris fin en novembre 2017 est en rapport avec sa décision de couper les relations financières du MACP avec le Maroc en tant que client». «Nous avons pratiquement fermé toutes les opérations du lobby», a-t-il ajouté. Effectivement, Lincoln Diaz-Balart avait informé le ministère de la Justice que son travail servant les intérêts du Maroc avait pris fin en novembre 2017, bien que son dernier paiement ait été effectué en juin 2017.

Mais CBS Local évoque une toute autre raison pour cette cessation. Pour le média, «en avril 2017, le Maroc avait normalisé ses relations avec le gouvernement cubain en échangeant récemment des ambassadeurs». Une normalisation qui aurait affecté la décision de Diaz-Balart de cesser de représenter le Maroc.

Le média américain rappelle qu’«aucun autre membre du Congressional Morocco Caucus n’a de membre connu de la famille travaillant pour le compte de Taïwan ou du Maroc». Il note aussi que Mario Diaz-Balart est membre du sous-comité qui «supervise les dépenses américaines en aide étrangère, notamment en approuvant les fonds destinés à Taïwan et au Maroc». Depuis 2012, les deux pays ont reçu des millions de dollars d’aide américaine, conclut-il.

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