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Grand Angle

Demander l’asile politique en Espagne pour éviter l’expulsion vers le Maroc

Une demande d’asile politique permet au migrant marocain d’éviter l’expulsion immédiate vers le Maroc. Durant les huit mois de 2018, le nombre des requêtes a atteint 765 contre seulement 531 en 2017.  

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La liste des Marocains demandant l'asile politique en Espagne s’allonge. Une quarantaine de personnes, originaires du Rif, viennent de déposer des requêtes en ce sens, indiquent la chaîne Canal Sur et le quotidien El Pais. Les demandeurs, arrivés le lundi 8 octobre au port de Motril à bord d’une embarcation, se présentent comme «des activistes du Hirak ayant fui la répression des autorités marocaines».

Ils ont un mois de «résidence légale» en Espagne pour compléter leurs sollicitudes auprès des services du ministère de l’Intérieur. Ainsi, ils ont pu éviter l’expulsion immédiate au Maroc. Ils ont désormais la possibilité de se déplacer librement à travers le pays ibérique.

Un seul Rifain a jusqu’ici obtenu l’asile politique

El Pais croit que les requérants ont peu de chance de décrocher le titre de réfugié politique. «Les habitants du Maroc ne bénéficient pas d’asile ou de refuge. Nous savons que la majorité soumet leur demande pour éviter l’expulsion. Nous allons les traiter avec toutes les garanties mais de manière accélérée», a indiqué la secrétaire d’Etat chargé des Migrations, Conseulo Rumi, le 3 octobre à Rabat.

Depuis le Hirak et la vague de départ des Rifains vers les côtes espagnoles, un seul activiste du mouvement de protestation a obtenu l’asile politique en juillet dernier. L’heureux élu est un ancien habitant d’Al Hociema, âgé de 33 ans, ayant fuit vers Ceuta.

Les autres demandes ont été tous rejetées y compris celles de Marocains revendiquant leur homosexualité. Ce qui ne veut pas dire que leurs auteurs ont été immédiatement expulsés vers le Maroc. Le délai d’un mois mis à leur disposition par la justice espagnole pour compléter leur requête est parfois utilisée pour disparaître dans la nature.

Les migrants sont mieux informés «par des avocats ou par n’importe qui» des avantages de déposer une demande d’asile politique, souligne une source au sein du Syndicat Unifiée de la Police, dans une déclaration à El Pais.

Ce qui expliquerait la montée en flèche des demandes d’asile des migrants marocains auprès du ministère de l’Intérieur : de 531 en 2017 à 765 durant les seuls huit mois de 2018, soit une hausse de 44%. Ce chiffre ne comporte pas la quarantaine de Rifains arrivés cette semaine à Motril. 

bedji
Date : le 12 octobre 2018 à 12h32
Si l'Espagne les accepte en tant que réfugiés politiques alors ce sera porte ouverte à des milliers de rifains, réfugiés économiques déguisés en réfugiés politiques.
FATEM95
Date : le 12 octobre 2018 à 11h31
L'émigration clandestine a existé avant les évènements d'Al Hoceima. Il est évident qu'on est ici face à des émigrés économiques clandestins qui utilisent le bruit fait par certains autour de Zefzafi et compagnie pour le transformer en régularisation au titre du droit d'asile. La manoeuvre est grossière car pour un dossier de droit d'asile il faut des preuves de son militantisme politique et de sa persécution. Une répression présumée colportée par les médias n'est pas suffisante pour un dossier individuel. Au delà de cela, tous ces phénomènes nous rappellent chaque jour que le développement de nos pays devient vital. Deux décennies 80 et 90 ont été perdues pour l'Afrique et le Monde Arabe. Deux autres sont en train de s'achever sur un échec (2000 et 2010). Les printemps arabes étaient un leurre. Et on ne voit pas toujours pas la lumière au bout du tunnel...
Dernière modification le 12/10/2018 12:32
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