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Grand Angle

Espagne : Un Marocain condamné à 42 917 ans de prison lâché par son avocat

Jamal Zougam, un des terroristes derrière les attentats du 11 mars 2004 à Madrid, tente toujours de faire appel auprès de la Cour européenne des droits de l’Homme. Son nom est récemment réapparu sur la liste des membres du Front jihadiste dans les prisons.

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Au lendemain des attentats du 11 mars 2004 à Madrid, Jamal Zougam a été poursuivi pour son éventuelle implication / Ph. DR.
Temps de lecture: 2'

Condamné à 42 917 ans de réclusion pour son implication dans les attentats terroristes de Madrid, survenus le 11 mars 2004, Jamal Zougam aurait été lâché par son avocat. En effet, maître Iván Jiménez Aybar, chargé de porter l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’Homme, ne répond plus aux sollicitations du détenu, comme le révèle ce jeudi le site El Español.

Pour comprendre la situation très délicate dans laquelle se trouve le détenu, il faut remonter à 2004, plus précisément au 11 mars, lorsque l’attentat le plus meurtrier a visé le pays. Jamal Zougam, alors âgé d’une trentaine d’années, tenait une téléboutique dans le quartier de Lavapies où auraient été vendus les téléphones portables ayant servi de détonateurs à bord des trains de la banlieue madrilène. 192 personnes y ont perdu la vie. Un des téléphones retrouvés dans le sac d’explosifs qui n’a pas été activé a mené les enquêteurs vers cette surface et à son propriétaire.

Son implication et sa présence lors des attentats seront corroborées par des témoins oculaires. Cependant, l’inculpé a toujours nié sa complicité et affirmait qu’il se trouvait chez lui et dormait à poings fermés, dénonçant ainsi de «faux témoignages». Sa plainte sera déposée jusqu’à la Cour constitutionnelle, qui l’archivera.

En 2016, la famille du détenu décidera de porter l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH). L’avocat Iván Jiménez Aybar, qui avait plaidé devant la Cour constitutionnelle espagnole, sera réengagé pour se rendre cette fois-ci à Strasbourg.

Disparu depuis une réunion avec l’ambassade du Maroc  

Se proposant pour porter l’affaire devant la juridiction européenne, Iván Jiménez Aybar est connu pour avoir traité de nombreuses affaires similaires. Pour ce dossier, il facturera ses services à plus de 3 630 euros. Avant le dépôt, la famille a pu se réunir avec lui et l’ambassade du Maroc à Madrid, «mais depuis ce jour, l’avocat a tout simplement disparu», affirme la famille du détenu à la même source.

Depuis fin 2016, la famille n’a reçu aucune preuve tangible d’un dépôt auprès de la Cour européenne. Ce n’est qu’un an et demi plus tard que l’avocat répondra aux multiples sollicitations des proches de son client. Il enverra un premier courriel, s’excusant de ne pas avoir réagi plus tôt. Il affirmera que le recours a bien été déposé devant la Cour européenne strasbourgeoise. Cependant, dans un deuxième courriel, l’avocat affirme ne pas avoir conservé une copie du texte envoyé au CEDH, la procédure ayant été acheminée sur le service en ligne de la Cour, selon lui.

La détermination de la famille à prouver l’innocence de Jamal fait la Une des quotidiens espagnols depuis des années. Sans nouvelles de l’avancement de l’affaire, la famille affirme être «désespérée, ne sachant pas si l’appel a été présenté ou non». Les proches du prévenu ont finalement décidé de se tourner vers le barreau de Saragosse, qui décidera de l’ouverture ou non d’une procédure pour faute déontologique, visant l’avocat.

Il y a quelques jours, le nom de Jamal Zougam est réapparu dans une toute autre affaire. Celle de la cellule terroriste que les médias espagnols baptisent «Front jihadiste dans les prisons». Son leader présumé est un Marocain, Abderrahmane Tahiri, allias «Mohamed Acharf», condamné à 14 ans de réclusion pour son implication dans les attentats terroristes du 11 mars 2004.

Jamal Zougam et Hassan Haski, deux autres ressortissants marocains emprisonnés pour les mêmes motifs, figurent sur la liste des membres dudit «Front», qui fait notamment de l’ambassade d’Espagne au Maroc une cible potentielle.

Article modifié le 13/10/2018 à 11h38

bedji
Date : le 12 octobre 2018 à 12h24
Il faut le condamner à mort et l'exécuter au lieu de cette peine ridicule. La société espagnole, le monde ne doit pas maintenir en vie ces assassins.
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