Comme prévu, la commission de la Pêche au sein du Parlement européen a auditionné mardi 9 octobre des représentants du Maroc et du Polisario pour aborder avec eux le projet d'accord de pêche.
Fait marquant de la séance : l’absence de la Commission européenne lors du passage de Mohamed Sidati du Front. En revanche, elle a pris part au débat des eurodéputés avec des membres de la délégation du royaume, indique l’agence EFE.
Cette politique de la chaise vide de la part des services de Jean-Claude Junker sonne comme une riposte au refus du mouvement de Brahim Ghali de répondre à l’invitation de la CE en vue d’examiner l’accord de pêche signé avec le Maroc en juillet dernier.
Au cours de la réunion, le Polisario a réitéré son appel à l’UE au respect de l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne du 27 février. Mohamed Sidati a une nouvelle fois invité les Vingt-sept à négocier directement avec le Polisario. «S’il n’y a pas d’accord avec nous, nous allons prendre toutes les actions dans le cadre de la justice civile et pénale», a-t-il menacé dans des déclarations à l’agence EFE.
La lecture du CE favorable au Maroc
Pour sa part, la Commission européenne a saisi la tenue de la réunion du mardi au Parlement européen pour présenter sa propre lecture de la décision de la CJUE du 27 février. «La sentence ne déclare pas que l’accord ne puisse s’étendre au Sahara. Elle ouvre la porte à une interprétation juridique tant qu’elle respecte le droit international», a souligné le représentant de la CE.
«Les parties concernées considèrent que le peuple sahraoui bénéficie de cet accord. Il y a aussi quelques critiques positives. Nous avons écouté toutes les voix légitimes des personnes intéressées par l’accord. A l’heure de sa signature, nous étions en possession de preuves solides que nous respections l’arrêt» de la CJUE, a-t-il affirmé. Et de rappeler que Bruxelles a réalisé des consultations à Rabat et Laâyoune afin de s’assurer que le peuple sahraoui soutient le protocole.
Avant le retour des chalutiers européens dans les eaux atlantiques du Maroc, il faut que le Parlement européen et le Conseil de l’Europe approuve le projet d’accord.