Durant ce mois, le Conseil de sécurité a programmé trois réunions, les 9, 11 et 29 octobre, consacrées à l’examen de la question du Sahara occidental. Au terme des débats, les Quinze devraient prolonger le mandat de la MINURSO pour six mois supplémentaires.
Mais avant la rédaction d’un projet de résolution et son adoption, le secrétaire général de l’ONU est appelé à présenter une série d'observations sur les derniers développements qu’a connus le contentieux territorial depuis le 29 avril dernier.
«Le texte d’Antonio Guterres devrait comporter certaines observations concernant les entraves pour l'accomplisssement de la mission des casques bleus. Faute de moyens, ils ne couvrent pas toute la zone séparant le mur de sécurité des Forces armés royales des positions tenues par les éléments du Front», nous confie une source proche du dossier.
Le Portugais pourrait plaider à nouveau pour l’achat d’un hélicoptère supplémentaire. Depuis l’élection de Donald Trump en tant que président des Etats-Unis et la mise en marche de sa politique de réduction de la contribution de son pays aux opérations de maintien de paix de l’ONU, cette acquisition est renvoyée à une date ultérieure. Pourtant un tel appareil pourrait faciliter la surveillance des mouvements armés dans la zone ainsi que les groupes de contrebande et de trafic de drogue opérant dans la région, ou encore les éventuelles violations du cessez-le-feu du 6 septembre 1991.
Situation plus calme qu’il y a huit mois
Outre les obstacles financiers, la MINURSO se plaint, par ailleurs, de l’absence de contacts avec les hauts membres de la direction du Polisario. Il y a six mois que le Canadien Colin Stewart ne s’est pas rendu au camp Rabouni, en territoire algérien. Sa dernière visite remontant à début d’avril, lorsqu'il avait présenté ses condoléances au Front suite au décès d’Ahmed Boukhari.
Depuis le fil des contacts est presque rompu notamment en raison du refus du chef de la MINURSO de se déplacer à Bir Lahlou, proclamée capitale du Polisario, comme l’exige Brahim Ghali et les siens. Malgré ses problèmes, la situation parait plutôt calme par rapport au contexte ayant précédé l’adoption de la résolution 2414, marquée par des incursions des éléments armées du Front et la menace du Maroc de recourir à la force en vue de les déloger.
La position des Etats-Unis
Ce contexte ne signifierait pas pour autant que l’examen de la question du Sahara en octobre au Conseil de sécurité sera facile, alors que les Etats-Unis ont déjà annoncé la couleur le 29 août.
L’administration Trump «ne pourrait en aucun cas continuer à appuyer financièrement des opérations de paix des Nations unies en place depuis des décennies sans qu’elles n’aient réalisé de progrès sur le terrain», a mis en garde Rodney Hunter, le coordinateur politique de la mission des Etats-Unis à l’ONU. Dans le viseur de Washington figure la MINURSO et la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP), en service depuis 1964.
Plus déterminante que les observations d’Antonio Guterres, la position américaine donnera le tempo des débats sur le dossier du Sahara en octobre et sur les pourparlers de décembre prévus à Genève. La position des Etats-Unis aura, sans doute, valeur de test pour la politique d'alignement de Rabat sur celle de Washington, notamment sur la menace iranienne.