Dans les camps de Tindouf, la police est très remontée contre la direction du Front Polisario. Des policiers se plaignent «de problèmes entravant leurs actions en tant que force publique chargée d’assurer la sécurité dans les camps (de Tindouf) et ce, après le retrait du corps de la gendarmerie», indique le site Futuro Sahara, réputé très proche de Mohamed Lamine Ould El Bouhali, l’opposant déclaré de Brahim Ghali.
Les témoignages rapportés par la publication en ligne font état de manque d’uniforme de fonction. Pire la dernière distribution par le «ministère de l’Intérieur» de la tenue permettant de les identifier du reste de la population sahraouie et des militaires algériens stationnés dans les camps remonterait à 2015.
Les gendarmes avaient sonné l’alerte début septembre
Face à cette pénurie vestimentaire, de nombreux policiers sont contraints de se rabattre sur les treillis de l’armée pour accomplir leurs missions, relève la même source.
Les plaintes des policiers concernent également la baisse des budgets destinés à l’alimentation des troupes. Le «ministère de l’Intérieur» consacre seulement 14 000 dinars algériens par mois (environ 102 euros) à chaque unité régionale, souvent composée de 60 individus. Une somme qui couvre à peine les frais du thé pendant une quinzaine de jours.
Un montant, souligne Futuro Sahara, largement inférieur à celui qu’attribue le «ministère de la Défense» à une unité de gendarmes pour s’alimenter et qui est d'environ 900 euros.
A ces problèmes s’ajoutent la pénurie des carburants, ce qui limite automatiquement les patrouilles de la police dans les camps. Aussi, les véhicules de la police, lorsqu’ils sont en bons états de rouler, sont en rade au moins trois semaines durant le mois. En revanche, une fois en panne ils doivent attendre de longues semaines pour qu’ils soient réparés.
Ce sombre tableau brossé par les témoignages des policiers du Polisario n’est pas sans rappeler ceux des gendarmes recueillis, début septembre, par la même publication en ligne.
Cette détérioration des conditions des deux corps de sécurité profite logiquement à certains hommes forts au sein de la direction du Front et à leurs relais dans la contrebande et le trafic de drogue. Elle soulève également des interrogations sur une éventuelle baisse de l'aide algérienne au Polisario.