Le ministre espagnol des Affaires étrangères comparaitra, le 13 septembre, devant la commission de la Chambre basse du parlement espagnol. Josep Borell devra apporter des réponses aux députés à propos de la décision de l’Administration des Douanes au Maroc de fermer sa frontière commerciale avec l'enclave de Melilla.
Ce sujet a figuré à l’ordre du jour de la réunion extraordinaire tenue ce lundi à la Chambre des représentants. La comparution du chef de la diplomatie fait suite à une requête déposée, mi-août, par le groupe des députés du Parti Populaire. Le PP avait exige du chef du gouvernement espagnol d’agir «rapidement» par des «actions diplomatiques» en vue d’une «solution urgente» à ce que le parti de Pablo Casado qualifiait de «déloyauté manifeste de la part du pays voisin à la collaboration historique avec Melilla».
Les indépendantistes catalans sur la même longueur d'onde que le PP
La demande de comparution de Josep Borell a également obtenu le soutien des indépendantistes catalans du PDECat (El Partido Demócrata Europeo Catalán), actuellement au pouvoir en Catalogne. La formation de centre droit, même si elle ne partage pas les positions du PP, montre par cet alignement qu’elle n’a pas encore oublié le refus de Rabat, en mai 2015, d’accueillir son leader Carles Puigedemont, alors président de la Généralité de Catalogne.
Les députés de Ciudadanos ont eux aussi apporté leur soutien à la demande déposée par leurs anciens alliés au pouvoir. La formation d’Albert Rivera entend chasser sur le terrain du PP afin de séduire son électorat.
Néanmoins, la surprise d’aujourd’hui a été signée Podemos. Les camarades de Pablo Iglesias, réputés hostiles au Maroc, ont pour une fois pris la défense du royaume. Ils ont invité l’exécutif Sanchez à privilégier «un modèle de voisinage» qui soit distinct avec le Maroc, indique un média espagnol. Parmi les grands partis politiques en Espagne, Podemos est le seul qui n’a pas réagi à la fermeture par Rabat de sa frontière commerciale avec Melilla. La position de Podemos est d’ordre conjoncturel et ne traduit pas les prémices d’un changement de sa politique envers le royaume. En témoigne, sa requête pour faire comparaitre le ministre espagnol de l’Intérieur suite au rapatriement de 116 migrants subsahariens vers le Maroc.