Frayeur dans la ville cotière de Safi, hier soir, jeudi 8 août. Les populations des quartiers avoisinants les unités chimiques de Maroc Phosphore ont été victimes des échappements de gaz de soufre toxiques en provenance des installations de la filiale de l’OCP. Des dizaines de cas d’intoxication ont été signalés. Au moins 20 personnes ont été temporairement admises à l’hôpital provincial de Safi selon un bilan provisoire relayé par la MAP. Mais près d’une cinquantaine de personnes seraient touchées, certaines sont évacuées dans les cliniques de la ville.
A l’hôpital, les premiers soins ont été dispensés aux victimes, à travers la distribution de masques et l'approvisionnement en oxygène, indique une source hospitalière. Les autorités locales indiquent pour leur part que la situation est «sous contrôle après l’arrêt provisoire des échappements et la reprise des courants d'air».
Auprès de Maroc Phosphore, on explique cet incident par des facteurs climatiques. La propagation des odeurs de soufre aurait été favorisée par la hausse des températures et la faiblesse des courants d’air qui permettaient, en temps normal, de désintégrer les rejets des gaz émanant des échappements des usines. Ce qui n’a pas été le cas ces deux derniers jours, entrainant la concentration, au dessus de la ville, des gaz qui devaient se diriger vers la mer.
Ces explications rapportées par la MAP, proviennent d’un responsable de la communication de la filiale de l’OCP, qui soutient que les échappements respectent des élévations conformes aux normes en vigueur. Maroc Phosphore indique néanmoins avoir mis en place une cellule de crise pour suivre la situation.