Ceuta : La symbolique derrière le refus d’un policier marocain de saluer un élu espagnol

L’image a fait le tour des réseaux sociaux. Elle a été commentée par nombre de Marocains et par des partis politiques espagnols. Mercredi, lors d’une visite à Ceuta, le nouveau dirigeant du Parti Populaire espagnol, Pablo Casado, accompagné du maire de la ville, Juan Jesús Vivas, s’est rendu du côté marocain de la frontière. Lorsque le représentant espagnol de l’enclave a tendu la main à un agent marocain, ce dernier a maintenu sa posture en gardant ses bras derrière le dos.

Pour plusieurs, cette séquence reflète incontestablement le climat qui règne dans l’enclave. Si certains Espagnols se sont indignés du geste du policier marocain, d’autres ont dénoncé le manque de délicatesse du maire, Juan Jesús Vivas, qui n’hésitera pas à enchaîner avec une tape cordiale.

Le parti récemment créé «Contigo Somos Democracia» (Avec vous, nous sommes la démocratie) a pointé du doigt dans un communiqué «le manque de rigueur» des politiciens espagnols, évoquant notamment un protocole qui interdirait à des agents de serrer la main à des officiels lors de réceptions. Et d’ajouter que cet «incident» ne laisse aucun doute sur «le caractère sérieux de l’institution marocaine».

Par ailleurs, le communiqué fait également référence à une situation similaire, qui a eu lieu lors d’une réunion entre un haut fonctionnaire des douanes marocain et un responsable de la délégation du gouvernement espagnol de Ceuta. Lors de cette entrevue, le fonctionnaire marocain avait souligné que son homologue espagnol «n’avait pas hésité à donner une petite tape dans le dos et à l’inviter à boire un café un de ces jours». En faisant allusion à cette anecdote, le parti insiste sur le «manque de délicatesse des responsable dans l’enclave». Dans ce sens, il souligne que «les anciennes salutations du protectorat sont toujours valables, mais les temps ont beaucoup changé».  

De plus, le parti a insisté sur l’importance de la création d’un «ministère de voisinage» afin que «des situations comme celle d’aujourd’hui ne se produisent plus». Il espère ainsi que «l’entente cordiale devienne une réalité dans tous les domaines».