A l’occasion de la Fête du trône, Mohammed VI a prononcé son discours depuis Al Hoceima. Un texte moins virulent envers les partis politiques que le réquisitoire dressé par le roi en pareille occasion le 29 juillet 2017.
Le souverain avait en effet pointé du doigt «la renonciation des partis politiques et de leurs représentants à remplir leur rôle, parfois à dessein et de propos délibéré, et, d’autres fois, par défaut de crédibilité et de patriotisme, a rendu la situation plus précaire encore».
Cette année, tout en reconnaissant les «efforts» consenties par les «formations sérieuses», le roi les a invité à séduire une «nouvelle élite», à «renouveler» leurs actions et à «anticiper les attentes» des Marocains tout en transcendant les divergences conjoncturelles.
Les quatre priorités sociales de Mohammed VI
Ce ton modéré en direction des partis cadre parfaitement avec les appels à l’unité du monarque aux «Marocains libres» et à ne pas tomber dans le piège des «négativistes, nihilistes et autres marchands d’illusions [usant] du prétexte de certains dysfonctionnements, pour attenter à la sécurité et à la stabilité du Maroc ou pour déprécier ses acquis et ses réalisations».
En vue de faire face à ce défi, le souverain a souligné que le «Maroc est notre patrie, notre maison commune, il est de notre devoir à tous de le protéger et de concourir à son essor et à son développement».
Le roi a réservé une partie de son discours pour donner ses orientations au gouvernement. Pour lui, il est temps d’ «entreprendre une restructuration globale et profonde des programmes et des politiques nationales d’appui et de protection sociale et à soumettre des propositions portant sur leurs modalités d’évaluation».
Mohammed VI a exhorté le gouvernement El Othmani à accorder la priorité à l’enseignement, citant tout particulièrement le «Programme Tayssir», lancé par le cabinet Abbas El Fassi, et destiné à aider financièrement les familles démunies à scolariser leurs enfants en échange d'une subvention mensuelle. Ce programme a souffert d’une suspension durant les deux dernières années.
Le roi a par ailleurs appelé à «lancer la troisième phase de l’Initiative nationale pour le Développement humain» et à «redresser les anomalies qui entachent l’exécution du Programme de couverture médicale ‘RAMED’».
La relance du dialogue social figure également parmi les priorités du souverain. Mohammed VI a exhorté «les différents partenaires sociaux à tenir compte de l’intérêt supérieur du pays et à faire preuve de sens des responsabilités et d’esprit de consensus pour procéder à l’élaboration d’un pacte social équilibré et durable, à même de rehausser la compétitivité de l’entreprise et de renforcer le pouvoir d’achat des travailleurs dans les secteurs public et privé».