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Grand Angle

Sous-liquidité des banques européennes : Le Maroc sera-t-il sollicité ?

Jeudi 18 août, les titres des banques étaient pratiquement tous dans le rouge sur les places financières européennes. Ces établissements traversent une telle crise de liquidités qu’ils pourraient se tourner vers leurs filiales à l’étranger pour renflouer leurs caisses. Aux Etats-Unis, la réserve fédérale s’en inquiète. Plusieurs banques françaises ont des filiales au Maroc, mais il n'y aurait pas lieu de craindre le même phénomène dans le royaume, selon plusieurs économistes.

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Les banques européennes traversent une mauvaise passe. Elles font face à une crise des liquidités qui inquiètent même la réserve fédérale américaine. La Fed craint en effet que les établissements bancaires européens ne soient obligés de puiser dans les liquidités de leurs filiales américaines pour rapatrier des fonds sur le Vieux continent. Une éventualité qui ne fera qu’aggraver la situation économique des Etats-Unis dont les contre performances contribuent à un regain d’inquiétude sur les marchés financiers. Ces banques pourraient également se tourner vers d’autres pays où elles détiennent des filiales, comme le Maroc.

Cela se traduirait par «une baisse des liquidités [sur le marché marocain] et conduirait l’Etat à recourir [davantage] à la privatisation tout en mettant en place une politique d’austérité», explique Omar El Kettani, professeur d’Economie à l’Université Mohammed V de Rabat. «On rentrerait alors dans un cycle d’un déficit budgétaire grave», prévient-il. Seulement, «il n’y a aucune chance pour» que les banques européennes se tournent vers le Maroc, précise un autre économiste, Mohammed Chiguer.

Dernier recours

«Retirer de l’argent de leurs filiales marocaines serait le dernier recours des banques étrangères», renchérit Omar El Kettani. Ces banques étrangères sont essentiellement françaises. Il s’agit notamment de BNP Paribas, via sa filialie marocaine la BMCI, de la Société Générale, à travers la SGMB, et du Crédit Lyonnais, avec le Crédit du Maroc. Ces banques françaises n’ont pas intérêt à ébranler leurs filiales marocaines dont la situation est jugée «stable», selon ces économistes.

Pour Mohammed Chiguer, le Maroc n’a pas à s’inquiéter de ces rapatriements de liquidités du fait qu’il a «un avantage : c’est [encore] un pays sous développé». Les établissements bancaires européens iront chercher ailleurs avant de se tourner vers le royaume. Même si le Maroc est sollicité, les autorités de régulation ne leur faciliteront pas la tâche, à l’instar de leurs homologues de la Fed et même de pays européens comme la France et l'Angleterre. «L’Office des changes exerce un contrôle très rigoureux», constate Mohammed Chiguer. Une opération de rapatriement massif de liquidités ne serait pas une mince affaire, d’autant plus que le marché intérieur souffre déjà de sous-liquidité.

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