Vingt-trois ONG françaises et italiennes ont dénoncé hier les «multiples violations aux droits» que subissent les migrants au niveau de la frontière entre les deux pays, notamment de la part des forces de l’ordre françaises qui tentent de les empêcher d’entrer en France, indique l’agence Efe.
Lors d’une rencontre à Nice, ces associations, parmi lesquelles Amnesty International, Médecins du monde, Médecins sans frontières, Caritas et Oxfam, ont réclamé au gouvernement français qu’il mette fin à ces «pratiques illégales généralisées».
Dans un communiqué, elles déplorent que ces actions soient régulières malgré les décisions judiciaires et les interventions de «nombreuses autorités indépendantes». Rien qu’entre le 24 et le 26 juin, les ONG ont relevé la pratique de contrôles «en fonction du profil racial» effectués dans des trains en provenance de la commune italienne de Vintimille à destination de la France. Des contrôles au faciès – interdits par la loi – auraient ainsi été menés.
Pendant ces deux jours, les autorités françaises ont empêché l’entrée de 157 personnes qui avaient la possibilité de demander l’asile, sans que la situation personnelle de chacun des migrants soit étudiée. Une pratique illégale selon ces associations, qui se basent sur une ordonnance du tribunal administratif de Nice datant du 2 mai dernier.
Les ONG déplorent également le fait que 76 personnes ont été privées de liberté «dans des conditions indignes» au commissariat de la police aux frontières de Menton, dans le sud de la France. Certains migrants ont été détenus pendant 14 heures, supérieures aux quatre heures jugées acceptables en juillet 2017 par le Conseil d’Etat.