« Je me bats depuis 1981», lança Brigitte Bardot dans une interview accordée à l’Associated Press (AP), portant sur le dossier du sort réservé aux animaux sacrifiés lors des fêtes musulmanes, notamment celle de l’Aïd El Kabîr.
Des batailles, l’ex-star du grand écran en a pourtant déjà remportées - mais peut être pas toute la guerre - si on en croit l’hebdomadaire français Le Nouvel Observateur. En effet, Il y a quelques années déjà, elle avait obtenu gain de cause auprès de Dalil Boubakeur, président à l’époque du Conseil français du culte musulman (CFCM), ainsi qu’auprès du Grand mufti de Lyon. Ces deux personnalités musulmanes avaient attesté le fait que « l’étourdissement préalable ne s’opposait pas aux textes religieux», du moment où, le mouton, « bien qu’inconscient », est toujours vivant au moment du sacrifice.
Dans l’entretien accordé à AP, Bardot brandit haut et fort que Sarkozy, en tant que ministre de l’Intérieur et des Cultes et ensuite Président de la république française depuis 2007, lui avait « promis de trancher sur la question en imposant l’étourdissement préalable pour les abattages rituels » dans l’Hexagone. Une promesse qu’elle ne cesse de rappeler, tout en dénonçant « la dérogation au régime général dont bénéficient ces abattages rituels », précise le Nouvel Observateur.
Aujourd’hui, lasse d’assister au ping-pong entre le ministère de l’Intérieur et celui de l’Agriculture concernant ce dossier, la défenseur des animaux est allée se référer auprès du grand manitou, pour faire bouger les choses. Des choses qu’elle veut, par ailleurs, très claires : « il ne s'agit nullement d'un problème sur le fond et la pratique religieuse des musulmans de France, mais sur la forme. Aussi, j'en appelle à leur compassion ». Elle ajoute également dans l’interview accordée à l’AP que la religion islamique en elle même précise bien dans ses textes les conditions dans lesquelles les moutons doivent être sacrifiés : « Les moutons ne doivent pas voir la lame qui va les sacrifier ou être en contact avec d'autres bêtes devant subir le même sort », lance-t-elle, à titre d’exemple.
Sur les 200 000 ovins sacrifiés chaque année à l’occasion de l’Aïd El Kabîr en France, 70 000 l’ont été en dehors des abattoirs, d’après le ministère de l’Agriculture. A quelques jours de l’autre grande fête musulmane, l’Aïd El Fitr, Brigitte Bardot part ainsi en croisade pour une mort « plus humaine » des moutons.