Cet été, vous ne partirez pas visiter la magnifique grotte de Friouato, située à 27km au sud de Taza. «Depuis l’accident, la Province n’a toujours pas rouvert la grotte au public. L’accès est toujours fermé et rien n’a été effectué pour sécuriser les lieux. Aucune annonce n’a été faite concernant la date de réouverture», nous confirme un membre de l’Association Firouato Environnement Spéléologie.
Il y a un peu plus de deux ans, le 23 avril 2016, une enseignante était décédée dans un éboulement à quelques dizaines de mètres de l’entrée du gouffre, informait L’Economiste, dans la partie accessible librement au public pour seulement 5 dirhams. Une partie aménagée d’un escalier de près de 520 marches, qui descend jusqu’au fond. Six élèves et une autre enseignante avaient été blessés, alors que les risques d’éboulements avaient déjà été identifiés. «J’avais adressé plusieurs lettres aux différents départements ministériels, autorités, et autres, pour les alerter sur la situation de la grotte… mais en vain», assurait alors Mohamed El Kassimi, membre de l’Association de la grotte de Friouato.
Suite à l’accident, la Province a fermé l’accès du gouffre, en contrebas, sans jamais la rouvrir. En cause, selon Ecologie.ma, un conflit entre la commune de Bab Boudir où se trouve la grotte et la Direction régionale des Eaux et Forêts Nord Est-Taza, qui a la responsabilité du parc national Tazekka dont relève également la grotte. Les deux autorités se disputeraient la gestion lucrative de la grotte.
Une région riche en grottes...
Aujourd’hui et depuis deux ans, la grotte la plus connue du Maroc reste fermée aux touristes. Exceptionnelle par sa taille, elle était accessible par un trou, dans le sol, qui débouchait sur une immense cavité de 20 mètres sur 150 mètres de profondeur. L’escalier, cimenté le long de la paroi, permettait de descendre en admirant les concrétions sédimentaires, stalactites et stalagmites. Tout au fond, un autre passage étroit permettait d’accéder la première salle de la grotte proprement dite, la salle Lixi, de plusieurs dizaines de mètres de haut. La grotte se prolonge ainsi ensuite, sous terre, sur près de 3 kilomètres.
(La Daïa Chiker, étude géomorphologique de Camille Ek et Léon Mathieu en 1964; coupe de la grotte Friouato)
Privés de cette beauté, les visiteurs se rabattent sur les autres richesses du parc du Tazekka et optent pour d’autres activités, comme la randonnée. «Certains vont également visiter les autres grottes à proximité [il y en a plusieurs centaines dans la région, ndlr] mais ce sont des grottes sauvages, pas aménagées et nettement plus petites», nous explique le membre de l’Association Friouato Environnement Spéléologie. Aucune n’est équipée et elles sont donc potentiellement dangereuses, pour ceux qui partent à l’aventure sans aucune notion de spéléologie.