A en croire le communiqué officiel publié au terme de la visite de Moussa Faki, la question du Sahara occidental n'a pas figuré au menu des discussions du Tchadien avec ses interlocuteurs marocains. Le texte a même inscrit le déplacement du président de Commission de l'Union africaine dans le cadre de ses «échanges réguliers avec les chefs d’État et de Gouvernement des États membres sur des questions en rapport avec l’agenda africain».
Il a totalement fait l'impasse sur le «rapport détaillé» que devra présenter Faki lors du 31e sommet de l'organisation continentale, les 1er et 2 juillet en Mauritanie, portant les initiatives que proposera l'UA pour le règlement du différend régional.
En revanche, le communiqué avance que les discussions «ont été l'occasion de faire le point des efforts d’intégration tant continentale, à travers notamment la Zone continentale africaine de libre-échange et d’autres projets connexes, que régionale, à travers la relance de l’Union du Maghreb arabe». Pour mémoire lors du sommet Union africaine-Union européenne, organisé en novembre à Abidjan, le roi Mohammed VI avait annoncé officiellement la «mort de l'UMA». Comment dès lors prétendre relancer une structure alors que le problème du Sahara n'est toujours pas résolu ?
Pas d’audience royale pour Moussa Faki ?
«Sa Majesté le Roi Mohammed VI et les autres interlocuteurs marocains ont réitéré le plein soutien du Maroc au processus de réforme de l’Union africaine et à la réalisation de son autonomie financière. Le Maroc est membre du groupe des Ministres des Finances
chargés de suivre le volet financier de la réforme (F15)», indique en outre le texte publié par les services de Faki. Néanmoins, aucune trace officielle (communiqué du cabinet royal ou dépêche MAP) n’évoque une réunion entre Mohammed VI et le Tchadien. En novembre 2017, le roi Mohammed VI avait pourtant accordé une audience à Moussa Faki, lors de sa visite au Maroc à moins de deux semaines du sommet UA-UE.
On apprend que le jour de son arrivée à Rabat, ce mardi 5 juin, Faki a été accueilli à l'aéroport par le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita. Les deux hommes ont eu ensuite des discussions de presque trois heures. Il a ensuite été conduit au Palais royal où le souverain donnait un Iftar en l'honneur du Tchadien et du président gabonais, Ali Bongo. Le lendemain, le roi offrait un autre Iftar en l'honneur du Tchadien mais sans qu'il n’y prenne part cette fois. Par contre le conseiller royal Fouad Ali El Himma, les ministres Nasser Bourita, Mohamed Boussaid et Moulay Hafid Elalamy et le directeur général de l'OCP, Mustapha Terrab, étaient présents.
A Rabat, le président de la Commission africaine a pris également langue avec le chef du gouvernement et des présidents de la Chambre des représentants et la Chambre des conseillers.