El Othmani promet des solutions à la hausse des prix des carburants mais sans dire comment

Après plus d'une année de silence et d'inaction face à la flambée des prix des carburants, Saâdeddine El Othmani a fini par aborder le sujet. «Le gouvernement est conscient des conséquences du problème de la libéralisation des prix des carburants», a déclaré lors de sa traditionnelle allocution précédant le conseil du gouvernement du jeudi 17 mai.

Le cabinet, a-t-il souligné, est «déterminé à trouver des solutions pratiques et dans un délai proche, et ce, en prenant en considération les préoccupations des citoyennes et citoyens et leur pouvoir d'achat».

Ne dérogeant pas à son habitude de promettre des solutions à toutes les revendications sociales mais sans rien entreprendre, le chef du gouvernement a annoncé que son équipe prendra des «décisions convenables» une fois qu'il aurait reçu la version officielle et finale du rapport de la commission d'information parlementaire sur les carburants.

Des promesses

El Othmani, dans une sortie qui sera sans doute largement commentée, a assuré que son «gouvernement suivait de près le sujet (hausse des prix des carburants) avant même la constitution de la commission d'information et étudie les évolutions du dossier en vue de trouver des solutions aux problématiques liés à la libéralisation de ce secteur».

Des propos à prendre avec des pincettes, sachant que le ministre des Affaires générales du gouvernement avait démenti à la Chambre des représentants toute «entente entre les distributeurs», arguant qu'ils sont une «vingtaine» et du coup il est difficile qu'ils se mettent d'accord sur les tarifs. Lahcen Daoudi bottait en touche toutes les questions se rapportant à ce thème, préférant répéter que le peuple fait confiance aux candidats du PJD et votent en leur faveur malgré la hausse des prix.

El Othmani a souligné également, dans son allocution, que son équipe «a contribué directement» dans la rédaction du rapport et ce en apportant des données à la commission (parlementaire), en étant réactifs et en débattant avec ses membres. Néanmoins, le chef du gouvernement a passé sous silence le refus du ministre des Transports et de l'Equipement de répondre aux questions des députés chargés d'enquêter sur les carburants.