«La première année du gouvernement est une année sociale par excellence». C’est avec cette expression que le Chef du gouvernement, Saâdeddine El Othmani a débuté son speech attendu lors des festivités du 1e mai. Prenant part à la célébration de la fête de travail organisée par l’Union nationale des travailleurs du Maroc (UNTM), bras syndical de son parti, le Chef du gouvernement affirme mordicus que les «décisions sociales prises par le gouvernement en un an sont importantes».
«Nous n’avons pas fait bouger la terre, ironise-t-il. Mais il y a eu un grand effort». Il se rattrape même en affirmant que «bien sûr, toutes les décisions et les programmes sociaux du gouvernement d’Abdelilah Benkirane ont été poursuivi».
L’occasion de rappeler l’augmentation du nombre des bénéficiaires des aides accordées par l’exécutif aux veuves, les bourses accordées aux étudiants de la formation professionnelle, ainsi que le règlement du bras de fer avec les étudiants infirmiers. «C’est une politique sociale destinée aux personnes vulnérables et nécessiteuses. Il y a un grand effort sur le plan social, entrepris par ce gouvernement», affirme-t-il.
«Rien que pour l’Education nationale, l’emploi avec des contrats a permis l’année dernière le recrutement de 35 000 personnes (…) On atteindra les 95 000 dans la fonction publique prochainement. La moitié de ce chiffre était recrutée tout au long d’un mandat par les gouvernements précédents.»
La faute aux centrales syndicales !
Mais dans un contexte national marqué par une campagne de boycott lancée sur la toile pour protéger le pouvoir d’achat des Marocains et faire baisser les prix de certains produits comme l’affirment les internautes, El Othmani ne pipe mot. Il préfère plutôt rester sur sa défensive, face aux centrales syndicales. Il commence d’abord par proposer à celles-ci de s’intéresser non seulement aux personnes actives, mais aussi à celles au chômage. «Il faut penser certes à ceux qui travaillent déjà, mais ce qui est important, c’est de penser à ceux qui ne travaillent pas et qui font face au chômage [parce que] l’application de la justice sociale nous impose de penser aux deux catégories», fait-il savoir.
Le Chef du gouvernement dit aussi qu’il espérait signer un accord avec les syndicats avant le 1e mai, mais que les centrales syndicales auraient «estimé qu’il faut continuer le dialogue, peut-être qu’on décrochera une meilleure entente». Il saisit ensuite l’occasion pour donner quelques conseils aux syndicats.
«Mais dans le travail syndical, quand on dispose d’une offre, il faut la saisir avant de demander plus. En 2016, Abdelilah Benkirane avait fait des propositions aux centrales syndicales, mais cette offre n’est plus à l’ordre du jour. Si les syndicats l’avaient acceptée, les fonctionnaires en auraient bénéficié.»
Il ajoute, par ailleurs, que «dans l’art de la négociation, il faut saisir les occasions et les offres avant de demander plus», promettant d’appliquer l’augmentation des allocations familiales destinées aux fonctionnaires et de saisir le Conseil d’administration de la CNSS pour prendre une décision pareille dans le secteur privé.
«C’est vrai que les Marocains méritent mieux, mais l’Etat a des engagements et des contraintes. Nous donnons en fonction de nos capacités, parce que nous faisons face à plusieurs problématiques», explique le Chef du gouvernement. Celui-ci enchaîne en évoquant l’augmentation prochaine du SMIG, qui pourra atteindre plus de 15%. Une mesure qui dépendra du taux d’inflation et qui prendra en compte le pouvoir d’achat d’une large tranche de la population, pour reprendre ses mots. «Il y a eu des offres mais les centrales syndicales ont préféré poursuivre le dialogue», finit-il par lâcher.