Visiblement, la décision marocaine de rompre ses relations diplomatiques avec l'Iran incommode le pouvoir algérien. En témoigne la réaction des services d'Abdelkader Messahel.
Cet après-midi, l'ambassadeur du royaume à Alger, Lahcen Abdelkhalek, a été «reçu par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères [pour] lui faire part du rejet des autorités algériennes des propos totalement infondés mettant indirectement en cause l'Algérie, tenus par son ministre des Affaires étrangères à l'occasion de l'annonce par ce dernier de la rupture des relations diplomatiques entre le Royaume du Maroc et la République Islamique d'Iran», a annoncé le porte-parole du département de Messahel dans une déclaration à l'APS.
Vers un nouveau feuilleton diplomatique maroco-algérien
La riposte de Rabat ne s'est pas faite attendre. «Le Maroc comprend l’embarras de l’Algérie, son besoin d’exprimer sa solidarité avec ses alliés du Hezbollah, de l’Iran et du polisario, et sa tentative de nier son rôle occulte dans cette action contre la sécurité nationale du Royaume», a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
Le département de Nasser Bourita assure détenir des «preuves tangibles» et disposer de «données précises [sur] le soutien politique, médiatique et militaire du Hezbollah au polisario, en connivence avec l’Iran». Et d'ajouter que «les autorités marocaines ont pris le temps nécessaire pour étudier minutieusement l’ensemble de ces éléments avant de prendre, en toute responsabilité, leur décision».
En dépit de ce nouvel incident dans l'histoire des relations conflictuelles entre les deux voisins, «le Royaume demeure attaché à la préservation des liens forts avec le peuple algérien frère et continuera d’œuvrer pour voir évoluer les relations bilatérales, sur la base du bon voisinage et du respect mutuel», conclut le texte du ministère marocain.
La convocation de Lahcen Abdelkhalek par le ministère algérien des Affaires étrangères est intervenue seulement quelques heures après la publication de l'ambassade iranienne à Alger d'un communiqué rejetant à son tour les accusations de Rabat à l'encontre de l'organisation Hezbollah.