Le feuilleton sur les relations entre le Maroc et l’Algérie se poursuit. Dernier épisode, le discours du roi Mohammed VI de ce samedi 30 juillet, à l’occasion de la fête du Trône. Lors de cette adresse à sa nation, le souverain marocain n’a pas manqué comme d’habitude de faire un clin d’œil à son voisin algérien. «Nous tenons à l'amorce d'une nouvelle dynamique ouverte sur le règlement de tous les problèmes en suspens, en prélude à une normalisation totale des relations bilatérales entre nos deux pays frères», a réitéré le chef de l’Etat marocain, lors du douzième anniversaire de son accession au trône.
Mohammed VI fait de la «réouverture des frontières terrestres» le principal objectif de la normalisation de ces relations, glaciales depuis la fermeture par le royaume de ses frontières avec l’Algérie, après l’attentat de 1994 à Marrakech. Un attentat que le Maroc a imputé aux services secrets algériens. Le souverain invoque également «les liens de bon voisinage, l'impératif d'intégration maghrébine (…) les attentes de la communauté internationale» et de l’espace régional maghrébin pour presser les autorités algériennes. Des autorités qui ne sont pas restées insensibles à cette main tendue.
Le dirigeant algérien, dans un message de félicitations adressé à son pair marocain, s’est dit lui aussi disposé à «jeter les ponts de fraternité, de coopération et de bon voisinage, afin de bâtir des relations bilatérales exemplaires» avec le Maroc. Toutefois, la probabilité d’une ouverture des frontières n’est pas expressément déclarée. Le président algérien se contentant juste de se féliciter des progrès réalisés ces derniers temps dans les discussions au niveau ministériel. Une attitude qui prouve néanmoins que les deux dirigeants ont compris l’urgence d’aller vers une nouvelle dynamique, et de surmonter les obstacles à la réouverture des frontières.
Effet d'annonce
Des oppositions persistent hélas au niveau des deux pays. En Algérie en tous cas, la classe politique ne manque pas de commentaires sur l’ouverture faite par Mohammed VI. C’est le cas de la formation de Bouteflika. En effet, le FLN (Front de libération national) considère l’appel du souverain marocain comme un simple «effet d’annonce». «C'est une démarche récurrente qui n'exprime qu'un point de vue, celui du Makhzen marocain», estime Kassa Aissi, porte-parole du parti au pouvoir algérien.
La question du Sahara, même si elle ne conditionne plus les relations entre les deux pays, demeure un point d’achoppement pour un véritable réchauffement des relations maroco-algériennes. Elle doit, selon le FLN, être résolue, car elle constitue un élément nécessaire à la réalisation du Grand Maghreb. Mohammed VI a pour sa part réaffirmé qu’il n’est pas question de «marchandage» sur l’intégrité territorial du royaume...