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Grand Angle  

Al Adl Wal Ihsane exclu d’un collectif de soutien au Hirak de Jerada

Des instances politiques et associatives ont lancé vendredi une initiative de soutien à Jerada. Tous insistent sur la participation d’acteurs «progressistes et démocratiques», rejetant ainsi la possibilité de se rallier Al Adl Wal Ihsane.

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Conférence de lancement de l’initiative en soutien au Hirak, 30 mars 2018 / Ph. Mehdi Moussahim (Yabilad)
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La journée du vendredi a été marquée par la présentation du programme de mobilisation pour soutenir le Hirak de Jerada, à l’initiative de six instances constituées de partis politiques, de syndicats et d’associations. Il s’agit de la Fédération de la gauche démocratique (FGD), la Voie démocratique, la Confédération démocratique du travail (CDT), la Fédération nationale de l’enseignement (FNE), l’Association marocaine de droits humains (AMDH), ainsi qu’ATTAC Maroc.

Lors de cette conférence tenue au siège de l’AMDH à Rabat, les six acteurs ont exposé un programme comportant cinq points, pour «œuvrer à développer le collectif et l’ouvrir à tous les organismes démocratiques désireux d’appuyer le Hirak de Jerada». Dans un appel publié par l’AMDH à l’issue de la rencontre, les participants annoncent l’organisation d’un sit-in «en collaboration avec le tissu associatif local de la ville minière».

Une mobilisation nationale

Les lanceurs de l’initiative prévoient également de «suivre le 2 avril prochain le procès des militants détenus», de «tenir une rencontre nationale sur la situation des droits et des libertés au Maroc avec la participation d’universitaires, de politiques, d’organisations de défense des droits humains nationales et internationales», ainsi que «la tenue d’une journée nationale de mobilisation, lors de laquelle seront prévus des sit-in de protestation dans plusieurs régions» pour coordonner «une marche nationale en solidarité nationale avec le Hirak dans différentes villes du pays».

Dans leur déclaration commune, les six organisations indiquent que «ce qui s’est passé à Jerada le 14 mars montre que la situation sociale au Maroc évolue vers une crise politique, au cœur de laquelle l’Etat est incapable de répondre aux revendications des citoyens autrement qu’à travers la répression et l’approche sécuritaire». Les signataires expriment ainsi leur inquiétude de «voir un retour vers des usages qui nous ramènent aux années de plomb».

Plus loin, ils considèrent que «la solution principale à cette crise ne peut être envisagée sans une réflexion dialectique sur la démocratie globale, appliquée via un développement régional juste, afin de permettre au peuple marocain une vie digne et une répartition équitable des richesses».

Al Adl Wal Ihsane ne sera pas de la partie

Secrétaire général du Congrès national ittihadi (CNI), parti membre de la FGD, Abdeslam Laâziz explique à Yabiladi que «cette initiative est ouverte à toutes les forces démocratiques et progressistes», précisant qu’«il existe de nombreuses divergences» ne permettant pas d’envisager une alliance avec l’association Al Adl Wal Ihsane (AWI) dans ce sens.

«Quiconque souhaitant organiser une marche ou un sit-in de solidarité est libre de le faire, mais cette initiative reste celle des tendances progressistes et démocratiques. C’est notre choix.»

Partageant le même avis sur l’aspect progressiste de l’initiative mais sans clarifier sa position sur la Jamaâ, le secrétaire national du Parti de l’avant-garde démocratique et socialiste (PADS), Ali Boutouala, indique à Yabiladi que «le droit d’être sur le terrain là où l’on serait efficace est garanti à tous», précisant que le collectif «est toujours en cours de formation».

Pour sa part, le secrétaire national du parti de la Voie démocratique, Mustapha Brahma, nous précise que «l’initiative est ouverte à tous ceux qui soutiennent le Hirak dans les différentes régions du Maroc», mais qu’elle ne comptera pas les partis de la coalition gouvernementale «responsables de la situation actuelle».

Si ces derniers restent ainsi sur le banc de touche, il en sera tout autant pour Al Adl Wal Ihsane. En effet, la Jamaâ ne pourra compter cette fois-ci sur ce qu’elle tend à considérer comme une «alliance stratégique» avec certaines tendances de la gauche.

Coupant court notamment aux rumeurs sur l’éventuelle récupération du Hirak de Jerada par AWI, la secrétaire générale du Parti socialiste unifié (PSU), Nabila Mounib, a indiqué lors de la conférence qu’aucune alliance avec la mouvance salafiste ne pourrait être envisageable :

«Nous ne pouvons pas reproduire les erreurs du passé ou les expériences qui ont précédemment prouvé leur échec et il n’est pas envisageable de faire adhérer à ce collectif des partis qui cautionnent la violence. L’initiative reste ouverte aux tendances qui croient en la démocratie par les actes et pas seulement par des paroles.»

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