Onze hommes comparaissent à partir d’aujourd’hui devant le tribunal correctionnel de Rennes pour un trafic de cannabis entre la France et le Maroc opérant de 2013 à 2015, indique l’Agence France-Presse.
Les prévenus, âgés de 28 à 51 ans, sont poursuivis devant la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Rennes pour trafic de stupéfiants, association de malfaiteurs et blanchiment d’argent. Le procès doit s’achever le 28 mars.
En décembre 2013, la police judiciaire de Nantes avait pris connaissance d’un trafic de stupéfiants entre le Maroc et la France. Elle avait ainsi mis en place des écoutes téléphoniques visant plusieurs correspondants entre les deux pays. En 2015, ces enregistrements avaient révélé la remontée d’un véhicule «go-fast» (transport de drogue à grande vitesse pour éviter les contrôles) entre l’Espagne et la France. L’information avait alors permis aux enquêteurs de procéder à l’arrestation de trois hommes et de saisir près de 115 kilos de résine de cannabis.
L’ensemble du réseau est démantelé quelque temps après depuis le Maroc, où le cannabis était cultivé, jusqu’en France où plusieurs hommes en assuraient la revente, dont deux en région parisienne et un à Nantes. Plus de 22 000 euros sont saisis lors d’une perquisition chez un membre de l’organisation, au Bourget (Seine-Saint-Denis).
Lors du premier jour d’audience, l’un des avocats de la défense a mis en cause la régularité des écoutes, affirmant qu’elles avaient été réalisées à l’étranger et non sur le territoire français.
En novembre 2017, six des prévenus avaient déjà été condamnés à des peines allant de 7 à 5 ans d’emprisonnement dans une autre affaire. La plupart des onze prévenus étaient déjà connus des services de police dont un homme, âgé de 45 ans. Soupçonné d’être à la tête d’une organisation criminelle internationale, il a fait valoir son droit au silence. Il est notamment mis en cause dans une affaire de trafic de cocaïne entre l’Amérique du Sud et la France.