Mardi, la Cour suprême américaine a rendu un jugement prévoyant que les immigrés jugés ou demandeurs d’asile en situation de détention n’ont plus droit à des audiences périodiques sur leur mise en liberté sous caution. Ainsi, le gouvernement peut les maintenir en prison pour une durée illimitée, a indiqué mardi la presse anglo-saxonne.
L’Union américaine des libertés civiles (ACLU) a déclaré que la décision «aurait un impact sur la vie de milliers de personnes, y compris les résidents permanents légaux, les demandeurs d’asile et les survivants à la torture». En effet, «la pratique du gouvernement consistant à enfermer indéfiniment les immigrés, sans même les auditionner pour déterminer leur situation, alors qu’ils défendent leur droit de rester aux Etats-Unis, est horrible», explique l’ONG.
Le juge Stephen Breyer, qui conteste cette mesure, note auprès de NPR (National Public Radio) que ces détentions sont «souvent longues», dans la mesure où un migrant peut rester en prison pendant près de quatre ans après avoir purgé une première peine. «Beaucoup sont détenus pendant près d’un an, avant de finir par gagner leur procès», précise Stephen Breyer.
De son côté, Ahilan Arulanantham, avocat de l’ACLU, précise sur le site de l’ONG que «l’administration Trump essaie d’étendre la détention des immigrants à des niveaux records, dans le cadre de sa répression contre les communautés étrangères. Pour lui, «lorsque les immigrés obtiennent une audience équitable, les juges les relâchent souvent en fonction de leur situation individuelle».
Me Arulanantham se dit ainsi «impatient de revenir devant les tribunaux pour montrer que ces lois, interprétées par la Cour suprême pour exiger une détention sans audience, violent la clause de la procédure régulière». L’ACLU indique que «que la Cour d’appel fédérale devra examiner si ses termes sont anticonstitutionnels».