Après le communiqué conjoint de Nasser Bourita et de Federica Mogherini, c’est au tour d'Aziz Akhannouch de réagir à l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) sur l’accord de pêche.
«La Cour n’a pas suivi l’avocat général dans son avis sur l’interdiction de la pêche. La Cour ne donne aucun rôle au Polisario dans ce dossier», a souligné le ministre dans une déclaration à la presse.
«La décision ne conteste pas la capacité du Maroc, y compris dans les zones du Sud, à négocier un accord. Les coordonnées précisées dans l’accord ne sont pas assez définies pour intégrer les régions du sud d’après l’arrêt», ajoute-t-il.
Pour le ministre de l’Agriculture et la pêche, «c’est un jugement similaire à l’accord de libre-échange pour les produits agricoles. Pour le futur des négociations, il va falloir adapter les outils pour être en phase avec l’arrêt de la cour». Et de conclure que «l’activité de la pêche continuera jusqu’à la fin de la période prévue par l’accord à savoir juillet prochain. Nous sommes dans des délais raisonnables pour entamer les négociations pour l’avenir.»
Une réaction plus nuancée que celle de février 2016
Force est de constater que la réaction modérée d’Akhannouch tranche avec ses propos datant de février 2016. Commentant l’arrêt de la CJUE excluant les produits du Sahara occidental de l’accord agricole, il avait précisé, dans une interview accordée à EFE, que «l’Union européenne doit dire clairement et sérieusement si elle veut un partenaire solide et crédible et avec qui elle veut travailler».
Et de constater qu’«il y a au sein de l’UE une attitude en train de provoquer de la confusion» au Maroc. «Si nous n’avons pas de réponse claire à ces incertitudes, il est normal que nous cherchions ailleurs», a-t-il mis en garde. Une réaction qui a contraint le ministre espagnol des Affaires étrangères à se déplacer, quelques jours plus tard, à Rabat.
Cette position est en phase avec la ligne adoptée par le gouvernement Benkirane II. En effet, celui-ci avait exprimé «son rejet catégorique de la décision de la justice européenne» et avait dénoncé son «caractère hautement politique» et «contraire au droit international». L’exécutif avait riposté par une suspension de tous ses contacts avec Bruxelles.