Le 27 janvier à Addis-Abeba, s’est tenue une réunion extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etats de la CEDEAO. La demande d’adhésion du Maroc au groupe régional est totalement absente de la déclaration finale du sommet.
Les préoccupations des présidents étaient ailleurs. Ils ont «noté les énormes difficultés liées à l’attribution des postes statutaires aux Etats membres, notamment dans le cas d’une Commission de la CEDEAO à neuf membres». Il est clair que la répartition de ce «butin» divise.
Par ailleurs, le texte ne mentionne la programmation d’aucune réunion, dans les semaines ou les mois à venir, du comité censé examiner la demande du Maorc. En revanche, la «task force présidentielle de la CEDEAO sur la monnaie» est prévue de se rencontrer le 21 février à Accra. Ce comité est composé, faut-il le rappeler, des présidents ivoirien, nigérien et ghanéen.
«C’est aux décideurs économiques marocains de prendre la relève»
Un mois et demi après le sommet d’Abuja, la question sur l’état d’avancement consacré au traitement de la demande marocaine se pose. «Il y a un comité présidentiel, composé des chefs d’Etats de la Guinée, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Nigéria et le Togo, qui examine à la fois l’intégration du royaume, l’accord de partenariat avec la Mauritanie et l’octroi de membre observateur à la Tunisie», nous confie une source au ministère des Affaires étrangères.
«Actuellement, l’exercice diplomatique est terminé. C’est désormais aux décideurs économiques marocains de prendre la relève et d’aller vers leurs homologues du bloc Ouest-africain», ajoute-t-elle.
«L’opération a pour objectif d’apaiser les craintes dans les milieux des affaires et de rassurer ces dernier», nous explique la même source. Ce pari sur le patronat pour plaider la demande marocaine est la conséquence logique de la levée de bouclier contre l’intégration du Maroc, constatée dans certains pays de la zone. Le Nigéria a, pour mémoire, pris la tête de la fronde qui a, ensuite, atteint le Sénégal et la Guinée.
Cette vive opposition des opérateurs économiques de la région a, en partie contraint, les présidents à prendre davantage du temps avant de se prononcer. «Certains membres ont estimé que l’étude d’impact était réalisée à la légère par les services de la présidence sortante de la Commission de la CEDEAO», précise notre source.