Depuis quelques jours plusieurs médias marocains évoquent une «mobilisation» des unités des Forces armées royales (FAR) installées à proximité du mur de sécurité. Un «déploiement» présenté comme une riposte «aux manœuvres militaires» effectuées par le Polisario le 25 décembre et l’envoi de membres de ses milices dans la zone tampon de Guerguerate. Certains supports sont allés jusqu’à parler du lancement d’une éventuelle opération militaire des FAR dans le no-man’s land à la frontière avec la Mauritanie.
Pourtant, une source contactée par Yabiladi dément les faits rapportés : «Les forces armées royales stationnées au Sahara ne sont pas en état d’alerte général. L’arrivée par petits groupes de véhicules blindés dans la zone fait suite à une session d’entretien.»
Retrait unilatéral de la zone tampon en 2017
Les spéculations médiatiques tranchent avec la position officielle du royaume sur cette question. En effet, le 25 février 2017, le roi Mohammed VI avait ordonné un retrait unilatéral des unités des FAR déployées dans ce no-man’s land. Le Maroc répondait ainsi à une requête formulée, la veille, par le secrétaire général de l’ONU lors d’une conversation téléphonique avec le souverain.
«Le Royaume du Maroc espère que l’intervention du Secrétaire général permettra de revenir à la situation antérieure de la zone concernée (Guerguerate), de préserver intact son statut, de garantir la fluidité du trafic routier normal et, ainsi, de sauvegarder le cessez le feu et renforcer la stabilité régionale», expliquait le cabinet royal dans un communiqué.
Depuis, Rabat a entièrement laissé à Antonio Guterres le soin de gérer ce dossier, et ce même au plus fort des provocations du Polisario contre les citoyens et les véhicules marocains qui empruntaient le corridor de Guerguerate en direction de la Mauritanie.
L'attitude conciliante du Maroc sur le dossier Guerguerate, a permis de marquer des points sur la scène internationale alors que le Polisario était sous pression. Il n'est évidemment pas dans l'intérêt du royaume de souffler sur les braises après une année de succès au Conseil de sécurité.