Mohammed Tlaghi, imam suppléant de la mosquée de Torcy (Seine-et-Marne), risque d’être expulsé vers le Maroc. Les magistrats de la commission d’expulsion ont rendu un avis favorable à l’arrêté prononcé contre le quinquagénaire, au motif que ce dernier aurait «violé des principes fondamentaux de la République», a déclaré son avocat Gilles Devers à l’AFP.
La décision de la commission d’expulsion est justifiée par des prêches tenus en 2016 et en 2017, durant lesquels les deux imams de la mosquée fermée le 10 avril «ont explicitement légitimé le djihad armé en appelant les fidèles à prier pour les djihadistes du monde entier, afin de détruire les ennemis de l’Islam en France et dans le monde», apprend-t-on auprès de la même source.
D’après l’arrêté, l’imam aurait également «apporté [son] soutien aux fidèles de la mosquée mis en cause dans le cadre du démantèlement de la cellule terroriste dite de «Cannes-Torcy»».
L’imam suppléant, un Marocain arrivé sur le sol français en 1992 et père d’un garçon de 14 ans né dans l’Hexagone, peut donc être expulsé à tout moment. Selon Me Devers, «le dossier ne tient pourtant pas la route». L’avocat rappelle que la loi exige l’existence d’«une impérieuse nécessité pour la sûreté de l’Etat ou la sécurité publique». Il souligne aussi le fait que la perquisition du domicile de son client et les enquêtes ouvertes n’ont eu aucune suite judiciaire.
Devant la commission, Gilles Devers a dénoncé un dossier politique. Il a affirmé que «sans aucune autre actualité que l’ouverture du procès de l’affaire dite «Cannes-Torcy» et le contexte des élections nationales, une série de mesures est venue frapper la mosquée» sans qu’aucune suite judiciaire ne soit donnée», indique la même source.
Installée à Torcy depuis 2003, la mosquée a été fermée au motif qu’elle était devenue depuis plusieurs années «un lieu de culte où étaient prônées une idéologie radicale ainsi que des incitations au djihad».