L’ONG Reporters sans frontières (RSF) a publié aujourd’hui un communiqué, dans lequel elle réclame «l’abandon des charges dans le procès d’Ali Anouzla», qui a de nouveau été reporté au 22 février 2018.
Le directeur du média indépendant Lakome2 s’est présenté devant le tribunal de première instance de Rabat pour faire face à des accusations de terrorisme, remontant à 2013.
Les autorités l’accusent d’«appui matériel», «apologie de terrorisme» et «incitation à commettre des actes de terrorisme», faits pour lesquels il encourt jusqu’à 30 ans de prison, rappelle RSF. La justice lui reproche aussi la publication, en septembre 2013 sur le site d’information qu’il dirigeait, Lakome, d’un article renvoyant à un lien du journal espagnol El País. Ce dernier se référait à son tour à une vidéo présumée d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
«Selon les informations recueillies par RSF, ce seraient d’autres révélations faites par le journal qui auraient crispé les autorités et mené aux poursuites et à l’incarcération du directeur du journal», précise l’ONG.
«La cabale judiciaire que mène la justice marocaine contre Anouzla doit cesser», a déclaré Yasmine Kacha, directrice du bureau de RSF à Tunis.
«RSF appelle à abandonner les charges sans fondements qui pèsent contre Anouzla, héros de l’information de RSF en 2014. L’instrumentalisation de la loi antiterroriste pour poursuivre des journalistes est contraire à la Constitution marocaine et aux engagements internationaux du pays en faveur de la protection du droit d’informer», ajoute-t-elle.