Un arrêté relatif à la fermeture d’une mosquée à Marseille a été publié lundi 11 décembre, indique le quotidien 20 minutes. Il s’agit de la mosquée As Sounna, située dans le 3e arrondissement de la cité phocéenne. Se réclamant de la mouvance salafiste, elle est l’une des plus fréquentées de la ville : d’après le quotidien régional La Provence, elle accueillerait jusqu’à 400 fidèles.
D’après l’arrêté préfectoral, l’imam de cette mosquée est un dénommé El Hadi Doudi, «président de l’Association des musulmans du boulevard National». «C’est un salafiste quiétiste, un des principaux référents du salafisme en France, un des plus influents aussi», analyse Romain Caillet, chercheur et consultant spécialiste de la mouvance djihadiste.
Samir Amghar, sociologue à l’université libre de Bruxelles, spécialiste du salafisme, décrit un imam «très critique envers le djihad». Il avait ainsi cosigné un courrier adressé à l’Elysée dans lequel quinze prédicateurs salafistes affirmaient être aux côtés de l’Etat dans la lutte antiterroriste, et n’ayant aucun lien avec Daech, Al-Qaïda ou Boko Haram.
Cependant, les autorités pointent dans l’arrêté préfectoral des prêches qui «légitiment le djihad armé» et des «messages de haine et de violence». Cet imam avait «pour ambition de faire de la mosquée As Sounna le plus grand lieu de culte musulman en effectuant des acquisitions immobilières, facilitées financièrement par une association salafiste niçoise», appelant pour ce faire ses fidèles au don. La préfecture affirme même qu’il était prêt à accepter de «l’argent sale», selon ce même arrêté.
La fermeture de la mosquée As Sounna a été ordonnée dans le cadre des nouveaux attributs du préfet prévu dans la nouvelle loi antiterroriste, dans un but de «prévention du terrorisme et du radicalisme».