Réunis samedi soir au Caire, les ministres des Affaires étrangères des Etats arabes ont affirmé que la décision des Etats-Unis de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël est illégale, rapporte l’agence de presse chinoise Xinhua. Pour les chefs de la diplomatie, cette résolution déclencherait une véritable escalade de violence au Moyen-Orient.
Dans leur déclaration finale à l’issue de cette réunion, les représentants ont souligné que les Etats-Unis ne peuvent «plus être médiateurs du conflit israélo-palestinien», rappelant que la décision de Washington n’a «aucun effet juridique». Par ailleurs, la communauté internationale a été appelée à «reconnaître un Etat palestinien indépendant, comprenant les territoires occupés par Israël depuis la guerre des Six jours de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale».
Un alibi pour les commanditaires d’attaques terroristes
Prenant part à cette réunion, le ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita, a déclaré que la campagne contre la décision du président Trump devrait être «un référentiel» en matière de solidarité et de soutien au peuple palestinien. «Nous devons réagir avec responsabilité et ne pas prendre des décisions que nous ne pourrons pas appliquer afin de préserver notre crédibilité», ajoute le ministre. Nasser Bourita s’est également interrogé sur le maintien de la paix dans la région, redoutant que la résolution américaine devienne un alibi pour les commanditaires d’attaques terroristes.
«Si la communauté internationale est entièrement mobilisée pour éradiquer le terrorisme et reconnaît que le retard dans la résolution de la cause palestinienne reste l’une des principales raisons des tensions dans la région arabe, comment peut-on altérer le statut juridique d’Al Qods, sachant que toute atteinte portée à cette ville donnera un prétexte aux forces d’extrémisme et de terrorisme pour justifier leurs actes criminels ?»
En sa qualité de président du comité Al Qods, le roi Mohammed VI avait précédemment adressé un message au président américain Donald Trump, exprimant sa préoccupation quant au statut et à l’avenir de la ville sainte.
Rappelant ces faits, Nasser Bourita a affirmé que le roi avait adressé un autre message au secrétaire général de l’ONU, pour l’alerter que «toute atteinte au statut juridique et historique reconnu d’Al Qods risque de renvoyer la question dans l’imbroglio des conflits religieux et confessionnels et entraver les efforts internationaux visant à créer les conditions favorables à la relance des négociations de paix».