Les ambitions politiques de l’ancien ministre de l’Intérieur se précisent. Mohamed Hassad, qui depuis la formation du gouvernement El Othmani est à la tête d’un super-département, est un membre actif du Mouvement populaire (MP).
Si son rang de ministre lui a automatiquement permis de siéger dans le bureau politique, il ferait désormais partie prenante dans les changements que connaît le MP.
A quelques mois du congrès du parti prévu au printemps 2018, l’actuel secrétaire général, Mohamed Laenser, a décidé de passer la main à un comité de pilotage. «Composé d’une trentaine de hauts cadres de l’Epi, il aura pour mission de gérer toutes les affaires du parti y compris la présidence des congrès régionaux. Le nom de Hassad figure dans la composition», nous confie une source proche du parti.
Le dernier verrou va sauter
Autre changement : Mohamed Hassad sera inscrit sur la liste d’une autre instance plus importante. Cette fois-ci en revanche, le tour de table réunit seulement six personnes. «Il s’agit d’une direction collégiale qui doit se réunir une fois par mois pour évaluer la marche de l’Epi», ajoute la même source.
Ce qui place l’ex-ministre de l’Intérieur dans de meilleures conditions pour prendre en main les commandes du parti. D’ailleurs, il aurait déjà préparé une feuille de route avec quelques «Harakistes» pour la relancer la formation sur de nouvelles bases.
Le seul verrou qui bloque encore l’élection de Hassad au secrétariat général du Mouvement populaire réside dans un article du statut interne qui exige du numéro 1 d’avoir cumulé des années au sein de la direction du parti. «Ce petit obstacle va être dépassé. Avant la tenue du congrès ordinaire, le conseil national se chargera d’introduire un amendement afin d’ouvrir à Hassad un grand boulevard», explique notre interlocuteur.
Le ministre de l’Education nationale, originaire d’une région amazighe (Tafraout), a l’avantage d’appartenir à un parti où les concurrents se font rares. Mohamed Ouzzine, le seul qui pourrait lui faire de l’ombre depuis son limogeage par le roi Mohammed VI dans le sillage du scandale du complexe sportif Mohammed VI en 2014, a depuis perdu beaucoup de plumes.