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Grand Angle

France : Les élections du CFCM aussi boycottées en Rhône Alpes

Une coquille vide, c’est ce que risque devenir le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) à l’issue des élections, à partir de dimanche 5 juin, pour le renouvellement de ses membres. Après l’UOIF et la FNGMP, la Grande mosquée de Lyon ainsi que 84% des mosquées de Rhône Alpes ont annoncé qu’elles boycotteraient l’élection. Le CFCM postélectoral sera-t-il encore crédible aux yeux des musulmans de France ?

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Kamel Kabtane
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Kamel Kabtane, recteur de la Grande mosquée de Lyon, a annoncé officiellement, mercredi 1er juin, que le mosquée de Lyon, ainsi que 84% des mosquées de la région Rhône Alpes boycotteraient le scrutin de dimanche, de même que le président sortant du CFCM Lyon. Dimanche 5 juin auront lieu les élections des 25 conseils régionaux du CFCM qui, eux-mêmes, éliront, le 19 juin prochain, le bureau exécutif et le conseil d’administration du CFCM. C’est ce dernier qui choisira le nouveau président de l’instance représentant les musulmans de France pour un mandat de trois ans. La décision des mosquées de Rhône Alpes succède, notamment, aux boycotts déjà annoncés par deux organisations musulmanes de France parmi les plus représentatives, à savoir la Fédération nationale de la Grande Mosquée de Paris (FNGPM) et l’Union des Organisations Islamiques de France (UOIF)

Mètre carré

Principale raison affichée de leur boycott : le mode du scrutin. Il est indirect : les délégués élus au niveau de ces institutions, ne sont pas élus par les fidèles eux-mêmes mais par les associations gestionnaires qui désignent ces délégués. Autre reproche : le fameux critère dit du «mètre carré» qui permet d’attribuer le nombre de délégués proportionnellement à la superficie des mosquées.

«Ce système, fustige Kamel Kabtane, recteur de la Grande Mosquée de Lyon, permet à de petites mosquées qui se réunissent d’avoir le même poids que la Grande Mosquée de Lyon. On ne tient donc pas compte de la réalité de l’institution, de son rôle et de son activité». Il boycotte lui aussi l’élection. «Ce qui divise, c'est l'iniquité, l'injustice, le manque de représentativité de critères retenus qui sont le mètre carré de surface cultuel», dénonce pour sa part le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur.

Maroc versus Algérie

Toutefois, en dehors de ces questions liées aux procédures électorales, un autre problème est considéré comme la principale source de divisions des organisations musulmanes en France : le bras de fer entre le Maroc et l’Algérie pour influer sur l’Islam de France. La FNGMP, proche de l’Algérie a récemment organisée une importante rencontre à Lille en présence d’un ministre algérien. Pour sa part, le Rassemblement des Musulmans de France, dont est issu l’actuel président du CFCM, Mohammed Moussaoui, composé en majorité de Marocains, est naturellement plus proche du Maroc. L’inimitié politique entre les deux voisins maghrébins plombe la bonne marche de l’Islam de France. La Turquie commence elle aussi à entrer dans la danse !

Au final, le CFCM a du mal à fédérer aussi bien les associations musulmanes que les fidèles eux-mêmes. Sous la pression du ministère de l’Intérieur, il se dirige vers des élections qui le dépouilleront davantage de sa crédibilité. «Ce qui est sûr c’est que le CFCM va partir à vide et donc il fonctionnera à vide. Par conséquent, il n’aura plus la même force ni la même crédibilité. Partant de là, il risque de mourir de sa belle mort», prédit le recteur de la grande Mosquée de Lyon.

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