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Grand Angle

Un an après la crise de Guerguerate : Pari perdu pour Brahim Ghali

Il y a un an, Brahim Ghali pariait sur la crise de Guerguerate pour asseoir son autorité et faire taire les voix de ses opposants. Un an après, la contestation contre son pouvoir a pris de l’ampleur et le pari a été perdu.

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Le chef du Front Polisario, Brahim Ghali le 3 février 2017 à Tindouf. / Ph. Ryad Kramdi - AFP
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Il y a un an, jour pour jour, le Polisario alertait dans une lettre les Nations unies sur une «incursion» de l’armée marocaine à Guerguerate. La zone tampon sortait alors de l’anonymat pour être inscrite sur l’agenda de la communauté internationale. Et elle continue de l’être même si l’intérêt n’est plus ce qu'il était il y a un an. Le Conseil de sécurité et les puissances mondiales ont d’autres dossiers plus urgents à régler en Corée du Nord, en Libye et en Syrie.

Ce qui avait été placé par les autorités marocaines comme une opération visant à «mettre fin aux activités de contrebande et de commerce illicite» à Guerguerate avait lancé par la suite la première grande confrontation entre Rabat et le Polisario de Brahim Ghali. Le nouveau chef du Front avait parié sur cet incident pour asseoir son autorité dans les camps de Tindouf.

Un pari qui semblait gagné durant les premiers mois de la crise, notamment avant la prise de fonction d'Antonio Guterres à la tête de l’ONU. Ghali s'exhibait alors fièrement avec photos à l'appui lors de son déplacement à Lagouira, langue de terre pourtant contrôlée par l'armée de la Mauritanie.

Tenter d'isoler le Maroc de l’Afrique

Mais une fois que le Portugais a été officiellement investi secrétaire général de l'ONU, la donne a changé. L’initiative est alors devenue marocaine. Le 26 février 2016, le roi Mohammed VI ordonnait le retrait des FAR déployées à Guerguerate. Une décision prise seulement deux jours après une conversation téléphonique entre le souverain et Guterres sur le même sujet.

Ce repli a permis au royaume de cesser d’être dans le viseur de la communauté internationale. Le Polisario est tombé dans le piège. Ghali, qui avait grandement besoin d’un «succès», a présenté le retrait marocain comme une «victoire» de sa politique. Sa machine de communication a pris ensuite le relais pour en faire la promotion.

Mais au fur et à mesure que l’échéance d’avril approchait, l’étau diplomatique s'est resserré autour du mouvement séparatiste. Son intransigeance allait vite chanceler et se muer en une série de concessions. Le 28 avril, soit seulement quelques heures avant une nouvelle résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental, le Polisario se retirait de Guerguerate. Un revers pour Ghali, dont il en traîne encore les conséquences sur la scène interne.

Pour se débarrasser de toute responsabilité de cet échec, il n’a pas hésité à l’attribuer à la gestion de son prédécesseur.

La Minurso veille actuellement sur Guerguerate. Elle y a installé un team-site. Par ailleurs, le commerce routier avec la Mauritanie et les autres pays de l’Afrique de l’Ouest s’effectue désormais sans incidents. L'objectif d'isoler le Maroc de son espace vital africain a échoué. C'était l'autre enjeu de la crise de Guerguerate.

charmeur de serpent
Date : le 11 août 2017 à 19h27
Il y a un dicton marocain qui dit : on n'achète pas la louche avant la marmite. Les polisariens nomment des présidents pour leur république fantomatique avant de leur trouver un territoire pour qu'ils puissent exercer leur pouvoir.
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