Selon vous, pourquoi les soldats marocains de la Minusca sont la cible d’attaques répétées en République centrafricaine ?
Les soldats marocains ne sont pas la seule cible des groupes armés dans ce pays. En mars, une attaque a été perpétrée contre le contingent portugais, tandis qu’une autre a visé en mai les soldats bangladais. En juin à Bangassou, nous avons enregistré huit opérations contre les Portugais et les Marocains.
Il faut dire qu’il y a certaines forces qui ne voient pas d’un bon œil l’action menée par les Nations unies en République centrafricaine. Une opposition qu’elles tiennent à exprimer sur le terrain par des attaques répétées visant les différentes composantes de la Minusca.
Etes-vous parvenu à identifier l’identité des groupes qui s’en prennent aux Casques bleus marocains et aux autres nationalités ?
Cela dépend du facteur géographique. Par exemple dans la région de Bangassou, ce sont les forces anti-Balaka qui sont pointées du doigt. Ailleurs et plus particulièrement au nord-ouest, les indicateurs laissent entendre que les Selekas sont les auteurs d’opérations visant l’intégrité physique des soldats de maintien de la paix des Nations unies dans ce pays.
Le facteur religieux n’explique-t-il pas les attaques ciblant les soldats marocains en Centrafrique ?
L’ONU ne souhaite pas entrer dans ces détails. Notre principale mission est de protéger la population des projets de division qui menacent l’unité de ce pays.
Où en est l’enquête menée par la Minusca ?
Elle suit son cours. Le leadership de la Minusca accorde un intérêt particulier à l’enquête. Je dois dire que les soldats de la Mission ripostent aux attaques des groupes par les armes. Nous utilisons la force pour défendre la population des projets macabres de certaines forces.
Etes-vous inquiet des conséquences de la réduction du budget des opérations de maintien de la paix de l’ONU sur l’action de la Minusca ?
Nous continuons à travailler avec les moyens dont nous disposons.
La Minusca bénéficie-t-elle d’informations sur les militaires français ou américains déployés dans la région pour parer aux opérations des groupes armés ?
La Minusca dispose de l’appui français dans la formation des Casques bleus.