Une série de photos publiées sur Facebook a déclenché la colère de plusieurs chasseurs marocains. Les images montrent Abdelaziz Stati, célèbre chanteur de Chaabi qui n’a jamais caché sa passion pour la chasse, en train de poser avec un fusil et un nombre important d’oiseaux, tandis qu’il expose sur une autre un butin composé de quatre lapins.
Les photos ont fait l’objet d’une campagne sur Facebook menée par «l’Association cynégétique et la lutte contre le braconnage au Maroc», qui lutte contre les pratiques illégales de la chasse au Maroc.
«L’attitude d’Abdelaziz Stati est irresponsable», juge Ali Saadoun, président de l’association, contacté par Yabiladi. «Stati fait du braconnage en ayant recours à des outils qui ne devraient pas être utilisés, d’autant qu’il expose ce geste honteux sur Internet», fustige-t-il. Déplorant les photos publiées sur Facebook, Ali Saadoun estime qu’«une personnalité publique comme Abdelaziz Stati ne devrait pas encourager les gens, ses fans y compris, à faire la même chose, à savoir poster des photos de soi à côté d’un nombre particulièrement élevé d’oiseaux [morts]».
Le président de «l’Association cynégétique et la lutte contre le braconnage au Maroc» rappelle également que chaque chasseur est autorisé à abattre un nombre spécifique d’animaux sauvages en fonction des périodes de reproduction.
Des photos «violentes»
De son côté, Abdelaziz Stati se défend d’avoir agi seul. «J’étais avec huit amis qui sont également chasseurs. Le nombre d’oiseaux que chacun d’entre nous a tués est conforme à la réglementation», assure-t-il à Yabiladi. «Tout est légal. Pour moi, c’est une tradition de me prendre en photo après chaque sortie avec les oiseaux que mes amis et moi avons chassés. Les autres ne veulent pas être sur les photos, c’est pourquoi je les partage avec eux sur les réseaux sociaux», insiste-t-il.
Il nie ainsi des pratiques illégales. «Un chasseur est autorisé à tuer 100 oiseaux en 48 heures. Je n’ai fait que respecter la loi et pratiquer mon loisir», se défend-t-il encore.
Cependant, d’autres associations sont montées au créneau pour dénoncer ces photos, ainsi que l’important butin dont se targue le chanteur de Chaabi. «Le vrai problème derrière le braconnage, c’est le contrôle des chasseurs et la gestion de leurs activités», déclare à Yabiladi Brahim Bakass, président du Groupe d’ornithologie du Maroc (GOMAC), une association qui tente d’éveiller la conscience de l’opinion publique et, en l’occurrence, des chasseurs.
«Les lois et les règlements sont bel et bien là. Je crois qu'ils suffisent pour lutter contre la chasse excessive, mais il est difficile de s’assurer que les chasseurs respectent les règles», poursuit-il, jugeant «violentes» les photos d’Abdelaziz Stati.
Pour Ali Saadoun, ces photos ne sont pas seulement violentes ; elles sont aussi contraires à la loi. D’après lui, les lapins abattus par le chanteur l’ont été à l’aide d’un piège «illégal». Pour rappel, selon l’article 169 du décret du ministère de la Justice relatif au contrôle de la chasse, «personne ne doit posséder de filets et autres équipements de chasse interdits».
Le butin d'Abdelaziz Stati composé de quatre lapins. / Ph. Facebook