Hirak : Hamid Mahdaoui condamné à trois mois de prison ferme

Le tribunal de première instance d’Al Hoceima a condamné mardi matin le directeur de publication et rédacteur en chef de Badil.info, Hamid Mahdaoui, à trois mois de prison ferme en plus d’une amende de 20 000 dirhams.

Selon Badil.info, le juge chargé de cette affaire a disculpé le journaliste de l’accusation d’«organisation d’une manifestation non autorisée», mais a retenu contre lui d’autres chefs d’accusation à l’instar de «l’incitation à commettre un délit à travers des discours et des slogans dans un lieu public».

Le procès aurait duré plus de 15 heures consécutives. «Le jugement a suscité la condamnation et l’indignation des juristes, d’avocats et des citoyens présents lors de l’audience», poursuit le média.

Ce dernier cite aussi Habib Hajji, membre du comité de la défense, selon qui «le jugement est un déclin et l’histoire se répète». «Nous souffrons toujours des verdicts absurdes et nous battons contre des décisions arbitraires. Ce procès sent la peur», commente-t-il.

Vendredi, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), ONG basée aux États-Unis, a exhorté les autorités marocaines de libérer Hamid Mahdaoui. «Les autorités marocaines doivent libérer Hamid Mahdaoui et abandonner toutes les charges contre le journaliste. Les journalistes au Maroc doivent être libres de relayer des informations sur des questions importantes pour l’opinion publique sans crainte de représailles», a déclaré Sherif Mansour, coordinateur du CPJ pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, cité par l’ONG dans un communiqué.

Mahdaoui a été arrêté jeudi à Al Hoceima, peu de temps avant le coup d’envoi de la grande marche du 20 juillet, interdite par les autorités locales de la province.