Khalid Belfken n’avait que 15 ans lorsqu’il est arrivé clandestinement au Royaume-Uni. Très vite pris dans l’engrenage d’un quotidien rythmé de délits, le jeune homme devient toxicomane, explique le quotidien britannique Daily Mail. Il a commis son premier délit quelques mois seulement après être arrivé dans le pays.
C’est ainsi que, depuis 12 ans, il collectionne les arrestations et les infractions. Aujourd’hui âgé de 27 ans, Khalid Belfken présente un lourd casier judiciaire avec plus de 40 infractions. Il a notamment été inculpé pour utilisation d’armes et, à deux reprises, pour avoir agressé des agents de police.
Il a été emprisonné et jugé quatre fois, ce qui ne l’a pas empêché de récidiver. Sa dernière arrestation portait sur une vague de crimes : armé, le jeune homme s’infiltrait dans des maisons afin d’en dérober les biens. Une énième récidive qui lui a valu une peine en prison. Or, sa période de détention a été jugée illégale et trop longue proportionnellement à son délit, d’après le département en charge de l’immigration émanant du ministère de l’Intérieur.
C’est dans ce sens que Khalid Belfken s’est vu recevoir des dommages et intérêts substantiels. La somme qu’il a perçue s’élève à 40 000 livres sterling (plus de 500 000 dirhams). Une compensation qu’il reçoit pour la deuxième fois de la part de la Haute Cour, puisque le ressortissant marocain avait touché une indemnisation en 2013 pour les mêmes faits.
Un récidiviste impossible à expulser
Une mesure d’expulsion a été prononcée à l’encontre du jeune homme depuis 2008, a déclaré la Haute Cour de Londres. Au total, six tentatives d’expulsion ont échoué car «les autorités marocaines ont refusé de fournir des documents de voyage ou de le ramener». En effet, étant mineur lorsqu’il a quitté le royaume, les empreintes de Khalid Belfken n’existent pas dans la base de données marocaine, d’où le refus des autorités de répondre favorablement à la demande britannique.
Aujourd’hui, les avocats du ministère de l’Intérieur décrivent un casier judiciaire «atroce» et évoquent un risque de récidive «extrêmement élevé». Pour eux, «il représente un grave danger pour les gens». En plus de sa longue liste de condamnations, il avait également été reconnu coupable d’avoir enfreint des ordonnances judiciaires. Le juge Steyn de fustiger : «Il n’a pas le droit légitime de rester au Royaume-Uni, il devrait partir. Comme il n’a pas quitté [le territoire] volontairement, dans l’intérêt public, il faut que le secrétaire d’Etat l’expulse.»
En juillet 2016, le récidiviste avait été jugé positivement quant au risque qu’il présentait pour la population. Cela dit, le juge tient à souligner : «Le droit à la liberté revêt une importance fondamentale», malgré l’impasse avec les autorités marocaines.