De nouveaux centres d’accueil pour mener une «réflexion globale sur l’immigration et le droit d’asile» ; c’est l’objectif fixé par le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb. Annoncé hier, ce projet n’en est toutefois qu’à ses balbutiements, aucun chiffre, date ou lieu susceptible d’accueillir ces centres n’ayant été précisé, indique le Monde.
L’ambition de ce chantier concerne aussi le volet sécuritaire, après le décès mardi matin d’un chauffeur près d'un barrage installé par des migrants sur l'autoroute à Calais. «Depuis une dizaine de jours, une reprise des incidents, des dépôts de branchages sur les autoroutes ou des intrusions dans l’enceinte du port» ont été relevés, a souligné Gérard Collomb, justifiant ainsi l’envoi de forces de police supplémentaires.
Une approche très sécuritaire qui a relancé l’idée d’une nomination d’un haut-commissaire aux réfugiés. Le chef de l’Etat pourrait donner son aval à cette nomination dans le prochain gouvernement s’il parvient à trouver le profil adéquat, souligne le quotidien.
Ce projet s’inscrit dans le sillage des déclarations du président de la République Emmanuel Macron, qui a rappelé qu’il «était très mobilisé et pilotait en direct le sujet en lien avec Gérard Collomb». Le nouveau locataire de l’Elysée l’avait également évoqué dans son programme lors de la campagne présidentielle. «Il mise (...) sur une déconcentration de la demande d’asile et un traitement en soixante jours des dossiers», a déclaré le ministre de l’Intérieur. Jusqu’à présent, l’étude des dossiers est estimée à trois mois, selon l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra).
Certains échos laissent entendre que ce plan sera traité «dans les semaines à venir». Un axe législatif serait également à l’ordre du jour, non prioritaire certes, mais qui permettrait une collaboration «avec les préfectures, la Police de l’air et des frontières».
Plaidoyer pour un accueil digne des migrants
La question des migrants a fait couler beaucoup d’encre, notamment suite aux évènements liés à la «jungle de Calais». La maire de Paris Anne Hidalgo a ainsi pris le taureau par les cornes : le 16 juin dernier, elle a adressé un courrier alertant sur la situation dans la capitale et fait des propositions constructives pour «accueillir plus dignement» et créer des centres régionaux.
Dans le même temps, pour dénoncer les conditions déplorables dans lesquelles vivent ces populations, le Bondy Blog a publié une lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron dans laquelle il appelle à la fin des violences contre les migrants à Calais. Le courrier a d’ores et déjà été signé par plus de 20 000 personnes dont Benoît Hamon, l’acteur Omar Sy ou encore Latifa Ibn Ziaten, mère de Imad Ibn Ziaten, le premier militaire assassiné à Toulouse par le terroriste Mohammed Merah, le 11 mars 2012.