Les marcheurs à New York, San Bernandino, Seattle, Minneapolis et la Californie ont pris d’assaut les rues, le weekend dernier, lors des manifestations anti-charia organisées par le groupe activiste «Act for America». Le 10 juin dernier, les manifestants contre la loi islamique étaient face à des contre-manifestants qui «criaient et klaxonnaient pour étouffer les slogans du groupe anti-charia», rapporte CNN.
«Un groupe d’extrême-droite, qui protestait contre la loi islamique samedi s’est heurté à des contre-manifestants à Seattle, Minneapolis et d’autres villes», alors que ses militants scandaient des slogans contre les musulmans et la charia, indique la même source.
Le Washington Post décrit, pour sa part, les manifestations : «Dans des rassemblements à San Bernardino, la Californie, New York et Seattle, des policiers ont dû intervenir à plusieurs reprises pour séparer les deux groupes, alors qu’ils s’insultaient». De nombreux nationalistes, qui revendiquent «une Amérique sans loi islamique», ont également pris part à cette «marche contre la charia».
Pas de charia en Amérique
Francisco Riviera, le porte-parole de l’association Vanguard America (nationaliste) a déclaré au Washington Post qu’il «ne croyait pas au fait d’avoir des musulmans aux Etats-Unis». Joseph Weidknecht, un ouvrier dans la construction ayant participé à la marche confie au journal américain que «des viols se généralisent à cause des immigrés syriens et [qu’il faut] les empêcher d’arriver aux Etats-Unis».
Pour sa part, la fondatrice d’Act for America, l’association qui travaille à «recruter, entrainer et mobiliser pour protéger et préserver dans la culture américaine et la sécurité du pays», elle persiste et signe. Pour Brigitte Gabriel, qui se définit comme étant «anti-charia et non pas anti-islam», la charia existe «en Amérique». Elle ajoute aussi qu’il y a des «filles qui se font tuer simplement pour avoir voulu mettre du maquillage».
Les contre-manifestants à Seattle. / Ph. CNN
De son côté, Scott Presler, militant de ladite ONG fait remarquer qu’ils «sont là pour protéger [leur] communauté, les éduquer et les amener à prendre contact avec les législateurs et faire passer des lois qui protègent les femmes et les autres victimes de la charia», rapporte Star Tribune.
Contre la charia ou l’islam
Sur le site officiel d’Act for America, l’association indique qu’elle travaille sur la préservation de la culture américaine. Le groupe créé en 2007 a pour mission de «continuer à agrandir le réseau de volontaires au niveau national», notamment pour «aider à prévenir l’activité criminelle et le terrorisme aux Etats-Unis, tout en préservant les libertés civiles protégées par la Constitution américaine».
Toutefois, le Conseil des relations américo-islamiques (CAIR), association de droits civils basée à Washington, dénonce les marches de l’association d’extrême-droite. Ibrahim Hooper, directeur des communications nationales pour le CAIR déclare à Yabiladi que «les marches étaient contre l’islam» et que les manifestants «ont dissimulé leur haine» sous le voile de la charia. Et d’ajouter que «les marches contre la charia étaient petites par rapport au nombre des contre-manifestants ce samedi».
Le Conseil avait relevé une «augmentation des crimes contre les musulmans et les minorités» aux Etats-Unis, rappelle notre interlocuteur.