Le «Hirak» est désormais inscrit sur le programme des points de presse du porte-parole du secrétaire général des Nations Unies. Une mission exécutée avec succès par le journaliste américain, Matthew Russell Lee. A plusieurs reprises, il a interpellé Stephan Dujarric sur le mouvement de contestation à Al Hoceima.
Ainsi, le 7 juin, il a demandé si les événements d’Al Hoceima ont fait l’objet d’un examen par le Département des Affaires politiques de l’ONU. Après un dialogue de sourds, Dujarric a brusquement mis un terme à l’échange soulignant qu’il «n’a rien à partager» avec le directeur de publication d'Innercitypress.
Le lendemain, Lee est revenu à la charge, toujours la même question sans pour autant obtenir une réponse convaincante. Nullement découragé par les dérobades du porte-parole, hier, le journaliste américain a de nouveau interrogé Dujarric sur le «Hirak». «Vous savez, évidemment, par principe, nous croyons partout que les gens ont un droit de manifester paisiblement, mais, plus spécifiquement, je n'ai rien à partager avec vous», a répondu le fonctionnaire.
Une campagne de communication en appui à la lettre des amis de Said Chaou à Guterres
Depuis quelques jours, Lee ne rate pas les conférences de presse quotidiennes du porte-parole ou de son adjoint pour faire état d’arrestations de membres de la «Mobilisation». Un engagement qui coïncide, bizarrement, avec la lettre adressée par le «Mouvement du 18 septembre pour l’indépendance du Rif» à Antonio Guterres sollicitant son intervention pour envoyer une équipe surveiller les droits de l’Homme dans la région.
Force est de constater qu’avec le Portugais à la tête des Nations Unies la communication de ses porte-paroles sur des sujets se rapportant au Maroc s’inscrit en rupture avec celle ayant prévalue du temps de Ban Ki-moon. Pour rappel, au lendemain du décès de Mohcine Fikri, Stephan Dujarric en réponse à une question du même Russel Lee sur le drame avait déclaré qu’ «évidemment, on garde un œil sur la situation».
Avant de s’occuper du Rif, le journaliste américain inondait Dujarric et Al Haq de questions sur les droits de l’Homme au Sahara occidental et l’ «exploitation des ressources naturelles» de la province par le Maroc.