Le Maroc continue d’observe le silence vis-à-vis de la grave crise politique qui ébranle les monarchies du Golfe. Aujourd’hui, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita a botté en touche une question sur ce sujet émanant du média émirati Erem News. «Lorsqu’il y aura une déclaration élaborée sur ce dossier, je vais vous la communiquer», a-t-il répondu. Lundi, le chef de la diplomatie du Qatar, Mohammed bin Abdul Rahman a eu une conversation téléphonique avec son homologue marocain, a indiqué l’agence de presse de Doha.
Malgré la pression médiatique, Rabat résiste pour l’instant à succomber à la tentation de suivre les autres pays arabes ayant rompu successivement leurs relations diplomatiques avec le Qatar. Dernier Etat à rallier le club mené par l’Arabie saoudite ? La Mauritanie de Mohamed Ould Abdelaziz.
En 2014, Mohammed VI avait mené une médiation
Le Maroc est, d’ailleurs, le seul grand allié stratégique de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis dans la région arabe à opter pour le silence. En revanche, la Jordanie, l’autre partenaire du Conseil de coopération du Golfe au même titre que le royaume, a décidé dans un premier temps de réduire la représentation diplomatique à Doha avant d’annoncer dès les premières heures de ce mercredi l’expulsion de l’ambassadeur du Qatar.
Au Maghreb, l’Algérie et la Tunisie ont appelé les protagonistes du CCG au «dialogue». La position du Maroc est compréhensible. Rabat avait subi, durant des années, les conséquences d’une politique agressive de Doha à son égard, notamment sur le dossier du Sahara occidental. Il a fallu l’«abdication» de l’émir Hamad Ben Khalifa Al Thani au profit de son fils Tamim, en juin 2013, pour amorcer une normalisation des relations.
Lors de la crise qui avait secoué le CCG en mars 2014, marquée par le retrait des ambassadeurs de Ryad, Abou Dhabi et Manama de Doha, le roi Mohammed VI avait mené une médiation entre ses alliés. Des efforts qui avaient contribué, entre autres, à apaiser les esprits et avaient permis le retour des ambassadeurs saoudien, émirati et bahreïni à leurs quartiers dans la capitale qatarie.