Rien ne la prédestinait à pénétrer dans l’arène politique ; et pourtant. Farida Amrani, la candidate de La France insoumise aux élections législatives pourrait bien ravir à Manuel Valls le siège de député de la première circonscription de l'Essonne, écrit France TV Info, qui lui consacre un long portrait.
Dans l’ombre de Jean-Luc Mélenchon, fondateur de La France insoumise, Farida Amrani a peu à peu émergé sur la scène politique et y a creusé son sillon. Un sondage réalisé par l'institut Ifop place aujourd’hui cette syndicaliste de 40 ans, inconnue du grand public, à égalité avec l'ancien Premier ministre au deuxième tour des élections législatives.
«Je n'étais pas destinée à faire de la politique», reconnaît la candidate face à des dizaines de militants rassemblés le 29 mai sur la place Léopold Sédar Senghor d'Evry (Essonne) venus la soutenir. Celle qui dit ne pas être «issue de l’ENA, mais de l’école de la vie» est née au Maroc en 1976 avant d’arriver en France à l'âge de 2 ans et demi avec son père, ouvrier dans le bâtiment, et sa mère, femme au foyer. Mère de trois enfants, elle est titulaire d'un BTS transport.
Un «symbole»
C’est en 2003 qu’elle devient fonctionnaire territoriale et monte une section syndicale CGT (Confédération générale du travail), amorçant ainsi son premier engagement syndical. Quant à ses premiers pas en politique, il faut remonter jusqu’à plus récemment, en 2012. Cette année-là, elle prend part à une réunion sur la mise en place de la réforme des rythmes scolaires avec le maire d'Evry, le socialiste Francis Chouat, et ne manque pas de lui faire part de ses critiques. Le successeur de Manuel Valls lui aurait alors lancé : «Si vous n'êtes pas contente, vous pouvez déposer une liste pour les élections municipales.» Il n’en faut pas plus à Farida Amrani pour qu’elle adhère au Parti communiste et se présente avec le Front de gauche, avec lequel elle se qualifie pour le second tour de l'élection en 2014 en recueillant 15,07% des voix.
Or, Farida Amrani comprend vite qu’Evry, fief de Manuel Valls, a le cœur socialiste. Au second tour des municipales, en triangulaire, la liste menée par Francis Chouat est réélue avec près de 48% des voix, tandis que la sienne n'obtient que 18,78% des suffrages.
Un revers qui ne décourage pas la candidate de poursuivre sa route jusqu’aux élections législatives. Avec Ulysse Rabaté, 30 ans, conseiller municipal à Corbeil-Essonnes et ancien candidat face à Manuel Valls aux législatives de 2012, elle décide de se lancer dans la bataille au début de l'année 2016. «On est vraiment un binôme, deux fortes têtes. C'est un marqueur de notre candidature», explique Ulysse Rabaté.
«Ça représente quelque chose d'envoyer Farida Amrani pour remplacer Manuel Valls à l'Assemblée nationale. Choisir une candidate femme et issue de l'immigration, c'est aussi un symbole.»