Saâdeddine El Othmani a saisi l’occasion de la réunion de ce jeudi du conseil de gouvernement pour aborder le «Hirak» d’Al Hoceima. Dans un exercice destiné à rassurer les contestataires, il a affirmé dans une allocution que ce dossier est «présent sur l’agenda de l’exécutif comme le sont les autres régions» du royaume. Et pourtant son cabinet a refusé de répondre aux interrogations des députés lors de la session des questions orales à la Chambre des représentants du mardi 30 mai.
«Le gouvernement suit le dossier du développement de la région. Des ministres se sont rendus sur place pour s’assurer de l’état d’avancement de la réalisation des projets. Ces projets sont stratégiques, la construction d’un hôpital ne se fait pas du jour au lendemain», a-t-il déclaré.
Répondre aux demandes et consolider la sécurité et la stabilité
Il a également réitéré la volonté de son cabinet à réaliser tous les promesses entrant dans le cadre d’«Al Hoceima phare de la Méditerranée», 2015-2019, lancé par le roi Mohammed VI en octobre 2015 avec un budget de 6,515 milliards de dh. El Othmani a d’ailleurs exhorté les ministres concernés par ce programme à suivre sa mise en œuvre «avec efficience».
«Nous sommes déterminés à répondre favorablement à ces demandes mais d’une manière raisonnable et rapide selon notre capacité». Et de préciser que son gouvernement est décidé «à protéger les biens privés et publics, et à consolider la sécurité et la stabilité de notre pays».
Sur le même sujet, El Othmani a annoncé qu’il a tenu des réunions au sujet du mouvement de contestations à Al Hoceima, avec les titulaires des départements de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, et la Justice, Mohamed Aujjar. «Nous allons donner, d’ailleurs, la parole au ministre de la Justice pour présenter un exposé sur les derniers développements» dans la ville, a-t-il conclu.
Reste à savoir si les propos du chef du gouvernement seront audibles auprès de la population d'Al Hoceima qui reste mobilisée chaque soir.