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Interview

Erwan Davoux au Maroc : «Je souhaite que Les Républicains renouent avec la tradition Gaulliste, Chiraquienne et Juppéiste» [interview]

Erwan Davoux, candidat à la 9ème circonscription des Français à l'étranger aux prochaines législatives les 04 et 18 juin prochains, se présente sous l’étiquette Les Républicains. Interview.

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Erwan Davoux, candidat aux prochaines législatives en France. / Ph. DR
Temps de lecture: 4'

Vous proposez une réduction des frais de scolarité de l'enseignement français à l'étranger. En tant que candidat Les Républicains, vous ne reprenez donc pas la proposition de Nicolas Sarkozy quand il était président de la gratuité progressive de l’enseignement. Vous avez d'ailleurs cité Alain Juppé, Jacques Chirac et Charles de Gaulle, en zappant le dernier président issu de votre parti. Voulez-vous ainsi marquer votre distance avec l'héritage politique sarkozyste ?  

Un héritage qui consiste à dire qu’un Africain n’est pas suffisamment entré dans l’histoire ? oui je m’en écarte totalement. Je souhaite que ma famille politique renoue avec la tradition «Gaulliste, Chiraquienne et Juppéiste».

Pour la gratuité de l’école, je tiens à vous expliquer pourquoi ce n’est pas une bonne solution. D’abord la prise en charge veut dire gratuité pour les Français mais pas pour les étrangers. Pour ces derniers, les frais de scolarité augmentent de façon considérable ce qui veut dire qu’on arrive à des lycées français où y a que des Français. Deuxième chose, en France l’enseignement est gratuit certes, mais en contrepartie les Français payent un impôt sur le revenu. Je me demande si derrière l’idée de prôner la prise en charge cela voudrait dire soumettre les Français de l’étranger à l’impôt sur le revenu, ou plus exactement un impôt sur la nationalité. Dans ce cas-là les Français ne sont pas gagnants.

Pour moi l’éducation et l’enseignement français à l’étranger sont prioritaires. Vous savez, le Maroc est un pays particulier puisque que c’est le pays fleuron en quelque sorte de l’enseignement français à l’étranger. 32 000 élèves scolarisés, 39 établissements et pourtant les problèmes sont réels. Il faut que les frais de scolarité restent à un niveau raisonnable et non qu'ils s’adressent à une élite fortunée. Il faut sanctuariser le budget de l’Etat. Il faut aussi réformer en profondeur l’agence pour l’enseignement français à l’étranger qui pilote le système. Il faut donner une meilleure visibilité notamment en associant davantage les associations de parents d’élèves qui n’ont pas leur mot à dire pour l’instant.

On parle souvent des entreprises du CAC40 qui sont très présentes dans cette circonscription. Plusieurs candidats proposent d’aider et d’accompagner notamment les TPE de Français à l'étranger. Qu’est ce que vous vous proposez pour accompagner ces investissements français ?  

Effectivement, la clé de la bataille c’est le petites et moyennes entreprises. Je propose la création d’un fonds d’investissement pour les expatriés qui sera un fonds d’amorçage. Les Français qui s’expatrient maintenant pour la plupart sont ceux qui veulent entreprendre. Dans la réalité il est plus facile d’entreprendre au Maroc qu’en France. Parmi ces gens, il existe des profils plutôt jeunes qui ont de bons projets innovants, et qui n’ont pas le financement nécessaire pour commencer. Je propose de créer ce fonds d’amorçage financé par les grandes entreprises françaises pour ceux qui ont un projet novateur et solide. Il permettra de leur donner des liquidités au début.

J’ai une deuxième proposition, c’est de créer une assurance qui serait destinée aux artisans, commerçants et aux entrepreneurs qui vivent à l’étranger. Cette assurance serait tenue par un grand groupe d’assurances français adossé à l’Etat pour que ça soit viable. Cela permettrait en cas de perte de l’instrument de travail de bénéficier d’un fonds qui permettrait de repartir dans la vie.  

Pourquoi à votre avis, La République En marche (LREM) a choisi de ne pas investir de candidat à la 9ème circonscription ?

J’ai vérifié ce matin sur le site de La République En Marche, il n’y a pas de candidat investi ; ce qui m’étonne. Si LREM voulait investir M'jid El Guerrab, elle peut toujours le faire, parce qu’il a déposé sa candidature. M'jid El Guerrab, je le connais, je n’ai aucune animosité envers lui, il est soutenu par En Marche Casablanca mais pas par les autres comités. Vous avez d'un côté M'jid El Guerrab qui dit qu’il est soutenu par En Marche, et Leila Aichi hier en Tunisie qui dit qu’elle est toujours soutenue par le parti (ndlr : LREM) et qu’il suffit de vérifier sur le site du ministère des Affaires étrangères. C’est la pagaille totale.

Suite à la polémique sur Leila Aïchi, plusieurs candidats ont réagi en se positionnant par rapport à la question sensible du Sahara au Maroc. Quelle est votre position sur cette question-là ?

J’ai déjà rappelé que ma position est alignée sur la position diplomatique de la France. Ce qui est normal, je suis un candidat aux législatives, je soutiens donc le reste du pays dans la recherche d’une paix juste et durable mutuellement agréée par les deux partis sous l’égide des Nations unies. Il faut aussi respecter les résolutions du Conseil de sécurité.

Le candidat Didier Le Bret (PS) nous a déclaré vous avoir attaqué pour diffamation suite à vos propos sur le trafic de visas. Qu’avez-vous à dire là-dessus ?

Oui il a porté plainte sur des propos que j'ai tenus. Mais je n'ai fait que reprendre ses mots lors d'une interview où il disait connaitre des ambassadeurs pour faciliter l'obtention de visa.

Je souhaiterai ajouter quelques points le concernant. J’ai saisi la Haute autorité pour la transparence de la vie publique de la situation de Didier Le Bret. Du premier septembre au 23 mars il était rémunéré en mission de renfort dans un emploi au sein du ministère des Affaires étrangères tout en faisant campagne à l’étranger.

Il y a d’autres problèmes qui se posent avec monsieur Le Bret, il avait annoncé qu’il quittait ses fonctions le 25 juillet. Il était coordinateur national du renseignement de François Hollande. Il a annoncé 11 jours après l’attentat de Nice et la veille du jour où le père Hamel a été égorgé qu’il quittait ses fonctions, alors qu’il était en charge de la lutte anti-terroriste.

Et puis il y a un dernier point, c’est qu’il est totalement parachuté dans cette zone. Il a en tout et pour tout vécu deux ans à Dakar comme conseiller culturel dans les années 2000. Je crois qu’il est venu dans cette circonscription parce qu’elle est considérée comme acquise à la gauche.

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