Rif : Des marches de protestations avec des casseroles à Al Hoceima et Nador

La «Moblisation» dans la province d’Al Hoceima innove. Sur les traces des manifestations en Amérique du sud, les habitants d’Imzouren, Bni Bouayach et Al Hoceima sont descendus, samedi 5 mai, battre le pavé muni de casseroles. Ils protestent ainsi contre le recours, la veille, à des «Balatjis» avec la «complicité» d’agents d’autorité pour disperser une marche de contestation à la commune rurale de Bni Boufrah.

Une intervention qui a mis un terme à une période de calme précaire, suite au grand ménage lancée par le ministère de l’Intérieur dans les derniers jours du mandat de Mohamed Hassad à la tête de ce département. Une opération marquée par la nomination de rifains à des postes clés de l’administration territoriale et à la police.

Est-ce le retour à la case départ ?

Outre l’incident à Bni Boufrah, «les meneurs de la "Mobilisation" se plaignent sur les réseaux sociaux de l’arrivée en masse de corps de sécurité. Une présence qui leur donne des raisons de brandir à nouveau le slogan de la démilitarisation d’Al Hoceima et l’abrogation du Dahir n°1.58.381 du 24 novembre 1958», nous indique une source locale. Notre interlocuteur est resté évasif sur la question liée à l'action du nouveau wali de la région El Yaakoubi :

«Par ailleurs, l’onde de choc des protestations qu’a connue Al Hoceima a même atteint la commune Laaroui relevant du territoire administratif de Nador», ajoute la même source. Cette localité est pourtant restée, jusqu’ici, à l’abri de la vague de contestation qui secoue Al Hoceima depuis le décès, le 29 octobre, du vendeur de poisson, Mohcine Fikri. Les marches d’Al Hoceima et Nador n’ont pas connu une intervention de la police.

Dimanche 7 mai, des sit-in ont été enregistrés à Al Kamra et Imzouren.