A quelques jours de la présentation de la Déclaration de son cabinet, probablement vendredi 14 avril devant les deux Chambres du Parlement réunies en seule session, Saâdeddine El Otmani multiplie les actions en direction de ses «frères» et «sœurs» du Parti de la justice et du développement (PJD).
Le chef du gouvernement craint les conséquences d’une abstention ou d’une présence faible des parlementaires du parti de la Lampe le jour du vote de confiance de son cabinet. Une large défection risquerait de nuire gravement à l’Exécutif, d’autant que sur les 243 députés que comptent les six partis de l’actuelle majorité, il faut en déduire 11 sièges détenus par des ministres (8 du PJD, 2 du RNI et un du MP).
A ce chiffre s’ajoute la perte par l’Union constitutionnelle (UC) de Mohamed Sajid d’un siège à la circonscription d’El Jadida, annulé en janvier dernier par l’ex-Conseil constitutionnel. Ainsi, El Otmani a grandement besoin de 198 voix.
En cas de défection des PJDistes, le PAM voterait-il en faveur du gouvernement ?
C’est dans ce contexte de calcul arithmétique et politique que le chef du gouvernement s’est entretenu avec les membres des bureaux des deux groupes parlementaires de la Lampe, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum.
Une réunion tenue dans sa villa à Salé à l’abri des regards et des médias. Au cours de la rencontre, El Otmani a tenté de convaincre ses interlocuteurs qu’il est déterminé à poursuivre les chantiers lancés par son prédécesseur, ajoute la même source. Depuis quelques jours des médias proches d’Abdelilah Benkirane rapportent que l’actuel gouvernement aurait décidé de mettre en sourdine la réforme des caisses de retraites et la décompensation. Et pourtant, elles sont deux exigences du Fonds monétaire international (FMI).
Le chef de l’Exécutif a défendu, lors de la même réunion, sa gestion des négociations pour former son cabinet, en défendant les concessions faites. Saâdeddine El Otmani devrait expliquer son projet à l’ensemble des parlementaires de la Lampe et ce, juste après la présentation de la Déclaration de son gouvernement. Un véritable test pour lui et pour sa majorité.
En cas de défection des PJDistes, le PAM pourrait-il assurer à l’actuel gouvernement les voix qui lui manqueraient ?