Faire de la prévention routière avec de l’art, c’est le défi que s’est lancé le collectif Tzouri («art» ou «beauté» en rifain) à Oujda. L’initiative s’est soldée par une réussite : huit œuvres ornent désormais plusieurs passages piétons de la ville. L’action a eu lieu le 1er et 2 avril en partenariat avec l’Institut français d’Oujda, qui a participé au financement.
«Nous voulions organiser l’événement le 18 février pour la journée nationale de la prévention routière mais on a dû le reporter», raconte Sarah Laouini à Yabiladi, vice-présidente du collectif Tzouri. La «manifestation artistique» s’est étalée sur deux jours avec la participation d’une trentaine de personnes âgées de 20 à 30 ans. «Nous imposons notre présence en tant qu’artistes dans la région de l’Oriental», ajoute la jeune femme de 22 ans.
«Il y a des artistes à Oujda qui créent et innovent.»
«C’est une façon indirecte d’inciter les gens à emprunter le passage piéton»
Les œuvres ont été peintes pour la plupart à côté de Bab El Gherbi, tandis qu’une seule se trouve du côté de l’Institut français. «C’est une façon indirecte d’inciter les gens à emprunter le passage piéton pour traverser», abonde Mohammed Momo, président du collectif Tzouri. «Auparavant, les passages piétons n’étaient pas visibles. Désormais, les gens sont intrigués et sont incités à passer par ces passages», dit le jeune homme, 22 ans lui aussi.
Ce dernier se dit très satisfait du résultat et de l’impact de cette action artistique : «Certaines personnes nous ont vus dessiner sur les passages piétons et ont voulu participer», précise cet étudiant en économie. «Les voitures, lorsqu’elles s’arrêtent au niveau du feu rouge, sont en plein sur le passage piéton. Désormais, elles s’arrêtent juste avant. Quand on leur demande pourquoi, les automobilistes répondent qu’ils ne veulent pas salir les œuvres», raconte-t-il avec fierté.
Le président de la commune urbaine s’est déplacé en personne pour les féliciter de leur travail, se targue Mohamed Momo. Des offres de la part d’autres villes tel que Kénitra, Rabat et Marrakech sont parvenues au collectif Tzouri pour entreprendre la même initiative. «Nous ne nous attendions pas à autant d’impact.»
Le collectif Tzouri n’a même pas une année d’existence. «Sur le papier, ça fait cinq mois que nous existons. En réalité, on l’a créé il y a plus longtemps. Nous faisions partie de deux associations différentes et avons décidé de créer la nôtre», explique Mohamed Momo. L’association œuvre dans l’art plastique, la musique (avec leur groupe Snitra qui fusionne jazz, blues et gnaoua) et l’audiovisuel (avec la photographie et le cinéma).