Abdelkrim Benatiq de l’USFP est le nouveau responsable des MRE et de la migration au sein du cabinet El Othmani. Une remarque toutefois : le département des Affaires étrangères a repris sa tutelle effective sur le dossier. Abdelkrim Benatiq n’est que «le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des Marocains résidant à l'étranger et des Affaires de la migration». C’est le titre exact de la fonction qu’il assume désormais.
Nous assistons à un retour aux années qui ont précédé les gouvernements Benkirane I et II, durant lesquelles le secteur des MRE était placé sous le giron de la primature, comme ce fut le cas avec Mohammed Ameur dans le cabinet Abbas El Fassi (octobre 2007-janvier 2012), ou celui des Affaires étrangères avec l’exemple de Nouzha Chekrouni dans l’exécutif de Driss Jettou (octobre 2002-octobre 2007).
La longue traversée du désert de Benatiq
Pour Benatiq, cette nomination lui permet de revenir sur le devant de la scène politique et ce, après une longue traversée du désert. Et pourtant au début, tout était rose pour le ministre. Son ascension politique commence vers la fin des années 90 au sein de la Confédération démocratique du travail (CDT). Cet ancien protégé de Noubir Amaoui avait su, par son dynamisme, concurrencer l’Union marocaine du travail (UMT) sur un terrain qui était le sien : les banques. Benatiq travaillait alors dans une grande banque.
Le 6 septembre 2000, la classe politique et médiatique le découvre lors de la présentation du gouvernement Youssouffi II, occupant le poste de secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie sociale, des petites et moyennes entreprises et de l'Artisanat. Mais il finira vite par déchanter. Des problèmes avec son supérieur hiérarchique, Ahmed Lahlimi - pourtant tous deux à l’USFP - met brutalement un terme à son expérience. Reste que le jeune Benatiq a plus d’une corde à son arc : le 23 juillet 2001, il est nommé secrétaire d'État au Commerce extérieur.
Après les législatives de 2002, le jeune Benatiq avait tenté de voler de ses propres ailes. En 2005, il claque la porte de l’USFP et lança sa propre marque politique : le Parti travailliste. Très active au début, la formation réussi à glaner 5 sièges aux législatives de septembre 2007. En 2011, le PT parvient à se maintenir avec 4 députés.
En déclin, Abdelkrim Benatiq accepte en avril 2013 l’offre de Driss Lachgar de fusionner avec l’USFP. Un retour au bercail moyennant une place au bureau politique pour l’ex-fondateur du Pari travailliste. C’est justement cette opération qui lui a permis de figurer sur la liste du cabinet El Othmani en tant que ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des Marocains résidant à l'étranger et des Affaires de la migration.